Publié le 27 juin 2018 à 21h38 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 14h57
Les associations françaises et italiennes travaillent ensemble, de façon solidaire, pour le respect des droits fondamentaux des migrants. Elles demandent aux gouvernements français et italiens d’en faire autant !
Les associations françaises et italiennes déclarent via un communiqué :
«Tandis que les gouvernements des pays de l’Union européenne se déchirent et développent des politiques de repli opposées au plus élémentaire respect de la personne humaine, et à la veille d’un sommet européen qui pourrait être celui du renoncement définitif aux principes de solidarité, les associations françaises et italiennes se réunissent pour la troisième fois depuis un an à Nice pour renforcer leurs actions de coopération, d’entraide, de complémentarité opérationnelle, et d’interpellation des autorités des deux pays. La crise de l’Europe et des politiques européennes a généré des pratiques illégales et attentatoires à la dignité et à la sécurité des personnes migrantes et réfugiées, quelle que soit leur situation. Ce qui se déroule à la frontière franco-italienne ne fait pas exception : le rétablissement des contrôles à la frontière depuis 2015 est devenu le prétexte à la banalisation de nombreuses pratiques illégales de la part des autorités françaises, malgré les interventions de la Justice et de nombreuses autorités indépendantes. Les nouvelles observations réalisées par nos associations et nos partenaires italiens et français, du 24 au 26 juin confirment, à nouveau, les multiples violations des droits dont les personnes migrantes font l’objet à cette frontière par les autorités françaises :
-contrôles au faciès réguliers dans les trains en provenance de Vintimille, alors que ceux-ci sont prohibés ;
-refoulements de 157 personnes en Italie, sans qu’elles aient la possibilité de demander l’asile ou que leur situation individuelle soit étudiée, alors que ces pratiques ont été jugées illégales par le tribunal administratif de Nice le 2 mai 2018 ;
-privation de liberté, dans des conditions indignes et sans que les personnes n’aient accès à leurs droits – de 76 personnes dans le local de la police aux frontières de Menton. Cette privation de liberté a pu durer jusqu’à 14 heures, dépassant largement la durée de 4 heures jugée admissible par le Conseil d’État en juillet 2017 ;
-les forces de police n’ont pas pris en compte la minorité de 11 jeunes personnes, qui ont été refoulées illégalement vers l’Italie et ont ensuite été raccompagnées par les forces de police italienne en France.»
Les organisations signataires de lancer qu’«elles continueront sans relâche leur travail afin que les droits des personnes migrantes et réfugiées, prévues par les législations nationales, européennes et internationales, soient respectés.» Elles appellent le gouvernement italien «à cesser la surenchère verbale contre les migrants et à ne pas renoncer aux valeurs d’hospitalité de l’Italie»; elles appellent le gouvernement français «à porter un coup d’arrêt aux pratiques illégales généralisées qui se produisent à la frontière»; Elles appellent les deux gouvernements «à trouver les moyens d’exercer une solidarité dans l’accueil plutôt qu’une compétition dans l’invective, le rejet des migrants et des réfugiés et la violation des droits.»
Les associations
France
-Amnesty International France
-Anafé
-L’ADDE
-La Cimade
-Médecins du Monde
-Médecins sans frontières
-Secours Catholique Caritas France
-AdN Association pour la Démocratie à Nice
-Citoyens Solidaires 06
-DTC-Défends ta citoyenneté
-LDH Nice
-Oxfam France
-Pastorale des migrants du diocèse de Nice
-Roya Citoyenne
-Syndicat des Avocats de France
Italie
-Amnesty International Liguria
-ASGI
-Caritas Intemelia OdV
-Diaconia Valdese
-Intersos
-OXFAM Italie
-Terre des Hommes Italie
-WeWorld Onlus|