Publié le 31 mars 2019 à 18h29 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h37
Les forces économiques de Provence-Alpes-Côte d’Azur -dirigeants de TPE, PME ou grands groupes, commerçants, agriculteurs, forestiers, artisans, professions libérales ou acteurs de l’économie sociale et solidaire [[l’Appel du Collectif des acteurs économiques de Provence-Alpes-Côte d’Azur co-signé par :
• la Chambre régionale d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• la Chambre de Commerce et d’Industrie Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• la Chambre de métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• la Chambre régionale des entreprises de l’économie sociale et solidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• le Centre régional de la propriété forestière Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• la CPME Provence-Alpes-Côte d’Azur,
• la délégation régionale des Sociétés coopératives et participatives Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse,
• le Medef Provence-Alpes-Côte d’Azur.]]- ont souhaité faire entendre leur voix dans le cadre du « Grand Débat National » lancé par le Président de la République le 15 janvier dernier. Ils formulent 3 priorités: Changer de modèle de gouvernance afin de coconstruire les politiques publiques; rationaliser les dépenses publiques locales pour réduire la fiscalité pesant sur les entreprises; concilier transition écologique et développement économique. Considèrent: «Acteurs à part entière de la vie économique et sociale, les entrepreneurs se doivent de contribuer à ce rendez-vous démocratique inédit. Vectrices d’innovation et génératrices de lien social, aux avant-postes de la mondialisation, les entreprises constituent les forces motrices de la transformation de notre pays». «Elles sont, de surcroît, ajoutent-ils, les pierres angulaires des transitions simultanées qui caractérisent notre époque : transition écologique et énergétique, transition numérique, transition démographique et transition territoriale. Aussi, parce qu’il concourt à la cohésion nationale ainsi qu’au bien-être et à l’émancipation individuels, le développement de notre économie doit dès lors être érigé en priorité absolue par le Gouvernement et, plus largement, par l’ensemble des acteurs publics nationaux et territoriaux».
Les 3 priorités formulées par les forces économiques de Provence-Alpes-Côte d’Azur:
Priorité n°1: Changer de modèle de gouvernance afin de co-construire les politiques
publiques
La démocratie représentative traverse une crise sans précédent. Conjuguant montée des extrémismes, érosion de la participation électorale et défiance croissante envers les élus et les institutions de la République, cette crise appelle à un renouvellement profond de notre démocratie. Dans ce contexte, nous plaidons pour un changement en profondeur de notre modèle de gouvernance où le citoyen et les corps intermédiaires doivent retrouver une place centrale. En effet, si elles se veulent efficaces, les politiques publiques ne pourront plus être élaborées sans une participation active de la société civile et, a fortiori, du monde économique. Dépassant la simple concertation qui prévalait jusqu’alors dans les processus décisionnels, la co-construction que nous appelons de nos vœux doit être érigée en alpha et oméga de l’action publique territoriale. Les corps intermédiaires -aux niveaux national et local- sont indispensables à la bonne marche de notre démocratie et nécessaires à la définition des politiques économiques territoriales.
Priorité n°2: Rationaliser les dépenses publiques locales pour réduire la fiscalité
pesant sur les entreprises
La France peut s’enorgueillir de détenir plusieurs médailles d’or. Elle est ainsi championne d’Europe en matière de poids de la fiscalité sur les ménages et les entreprises (48,8 % du PIB en 2017), championne en termes de dépenses publiques (56,4 % du PIB), championne du millefeuille territorial avec le nombre de collectivités le plus élevé du Vieux continent et, ce faisant, détient le record européen du nombre de mandats électifs (environ 645 000). Or, pour supporter le poids croissant des dépenses publiques territoriales, la fiscalité locale économique a progressé de 7,3 % sur la période 2013-2016 contre 0,7 % pour l’inflation et 3 % pour la croissance. S’il est naturel que les entreprises contribuent à l’effort fiscal national, il apparaît en revanche inique voire contre-productif que celui-ci soit déconnecté des réalités économiques. Nous appelons dès lors à une rationalisation des dépenses publiques territoriales afin d’enrayer la progression de la fiscalité locale des entreprises, notamment les impôts de production qui sont en France 2 fois supérieurs à la moyenne européenne et 7 fois plus élevés qu’en Allemagne.»
Priorité n°3 Concilier transition écologique et développement économique
Épicentre des enjeux internationaux d’aujourd’hui et de demain, le dérèglement du climat est une évidence dont les stigmates -de plus en plus visibles- appellent à l’urgence. Dès lors, parce qu’elle bouleversera nos modes de consommation, de production et de déplacement, la transition écologique et énergétique nous concerne
tous : responsables politiques, entrepreneurs, citoyens. Or, comme l’a démontré l’OCDE, rapprocher l’action en faveur de la croissance de celle visant à enrayer le réchauffement du climat permettrait d’accroître le PIB des pays membres du G20 de 2,8 % d’ici 2050. Une transition écologique et énergétique réussie doit dès lors être
source de croissance, d’emplois et d’atteinte des objectifs environnementaux. Cette transition ne pourra se faire ni sans ni au détriment des entreprises. Elles en sont au contraire les forces motrices.