Publié le 27 août 2016 à 22h59 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h33
Christophe Habas, neuro-radiologue, 50 ans est le tout nouveau Grand Maître du Grand Orient de France, il a été élu jeudi soir, prenant ainsi la succession de Daniel Keller- est revenu sur les questions de la laïcité alors que le burkini ne cesse de faire débat.
C’est à Marseille que le Grand Orient a réuni 1 300 délégués pour son convent annuel qui s’est tenu du jeudi 25 au samedi 27 août. En débat, la République, la laïcité, la bioéthique, ou encore le développement durable, sans oublier la dimension internationale. «Nous avons des délégués venus de tous les continents», précise le Grand Maître qui a indiqué s’inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs tout en souhaitant mener une action encore plus forte contre l’extrême-droite dont il dénonce la volonté d’instrumentaliser la laïcité. Il rappelle à ce propos: «La laïcité se compose d’un ensemble de lois et de principes qui assurent la neutralisation confessionnelle de l’État qui est areligieux et, corrélativement, la neutralisation politique des religions. Nous appelons au respect ferme de cette loi qui n’est pas anti-religieuse puisqu’elle permet l’expression religieuse de tous». Concernant le burkini et les manifestations annulées du fait de la menace terroriste, il considère: «Je comprends les autorités qui veulent protéger la population mais, attention de ne pas donner raison à ceux qui veulent créer un climat de peur, l’arrêt de toute manifestation avec leurs attentats. Il faut bien mesurer que leur but est de dresser les populations les unes contre les autres, de diviser la population nationale». Christophe Habas tient à rappeler: «Nous avons chez nous des personnes de tous âges, catégories sociales, religions, des athées, des agnostiques … la seule limite c’est d’être membre du FN ou d’une organisation totalitaire. Du moment que l’on est d’accord avec les valeurs de la République, la laïcité, l’esprit des Lumières, on peut nous rejoindre sachant que l’on est toujours libre d’en sortir». «Mais, poursuit-il, nous devons encore faire des efforts pour toujours mieux représenter la société, présenter encore plus de diversité. Sachant que nous sommes un espace qui peut apporter de la réflexion, une écoute ainsi que la sociabilité, des valeurs. En d’autres temps nous aurions dit que nous sommes une école de l’honnête Homme». Enfin, concernant le rapport au politique, il juge: «Nous sommes entendus mais pas toujours écoutés».
Le Grand Orient est la première organisation maçonnique de France avec 52 000 adhérents, dont 3 000 sœurs, répartis dans 1 290 loges. C’est la première fois qu’il tient un Convent à Marseille mais pas la dernière puisqu’il a déjà prévu d’y tenir son Convent de l’an prochain.
Michel CAIRE