Publié le 31 mars 2021 à 8h30 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h45
Déjà en octobre, les pêcheurs avaient exprimé leur mécontentement concernant la réglementation de la pêche de loisir dans le Grand port maritime de Marseille. En ce mois de mars, ils avaient la ferme intention de faire entendre une nouvelle fois leur opinion !
C’est bel et bien sur leurs embarcations que les marins ont fait le déplacement. Partis de « la passe », soit l’entrée du chenal de Caronte qui relie la Méditerranée à l’étang de Berre. Ils étaient près de 200 à naviguer sur les 6,5 kilomètres qui les ont amenés jusqu’au pont levant de Martigues. L’une de ces fières embarcations avait pour passager le maire de Martigues, Gaby Charroux, celui de Port-de-Bouc Laurent Belsola et de Fos-sur-Mer, Jean Hetsch.
Un collectif de 29 associations, sociétés nautiques et quatre fédérations
Au cœur de la contestation, la réglementation établie en juillet 2020 qui impose un quota de pêche (5 prises par jours, loup et daurade), et des horaires restreints en journée, que l’on soit en bateau ou au bord du canal. Finies donc les plaisirs des sorties de nuit ! Ajoutez à tout cela le fait que les rives du chenal de Caronte, qui dépendent du Grand Port Maritime de Marseille, ne soient pas toutes accessibles, et que les endroits autorisés ne sont pas en nombre suffisant pour accueillir l’ensemble des pêcheurs. Le spot est prisé et pas seulement par les locaux puisque des amateurs n’hésitent pas à faire le voyage du Vaucluse, de l’Hérault, du Var, du Gard…
Le collectif, composé de 29 associations, de sociétés nautiques et de quatre fédérations, ne manque pas de solutions à l’image d’un encadrement de la pêche de loisir par ses fédérations ou encore une limitation du nombre de poissons pêchés équivalente à celui établi dans le parc des Calanques, soit 7kg par personne « du bord » et jusqu’à 20 kg pour un bateau, par jour. Dans tous les cas, les «mécontents» réfutent unanimement le chiffre avancé par le Gipreb, selon lequel «cette pêche de loisir représenterait près de 780 tonnes de poissons attrapés chaque année. Il faut dire que de son côté les professionnels ne sortent que 40 tonnes. Un delta effectivement difficilement compréhensible. Ajoutez à cela l’incompréhension face à l’interdiction de la pêche à la canette… Une tradition martégale !»
Des pêcheurs compréhensifs mais fermement décidés
Certes tout n’est pas tout blanc et les pêcheurs reconnaissent que certains sont peu respectueux de l’environnement ou du voisinage, notamment du côté des quais du canal Galliffet ou le tapage est fréquent. Mais, il faut bien avouer que cet emplacement est une alternative très pratique pour ceux qui ont des difficultés à se déplacer (notamment les fauteuils roulants) et qui souhaitent continuer à taquiner le poisson. Il semble clair que le collectif du Golfe de Fos jusqu’à l’étang de Berre n’est pas enclin à plier les gaules. D’ailleurs, ils ont la ferme intention de faire annuler cet acte administratif et ce, par tous les recours possibles.
Greg MANDEL