Publié le 24 juin 2018 à 13h19 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h52
Le Grand Prix de France de F1 est de retour sur le circuit Paul Ricard et le public, nombreux, a suivi avec passion les essais, ce samedi, qui donnent une première ligne 100% Mercedes et sa 75e pôle position à Lewis Hamilton. «Je n’étais pas revenu depuis le début des années 90», indique l’ancien pilote français, Gérard Larrousse qui se souvient d’une époque où deux Renault, de Prost et Arnoux occupaient cette même première ligne. Pour lui: «C’est normal que l’on retrouve un Grand Prix de France, c’est le contraire qui ne l’aurait pas été». Il apprécie enfin l’évolution de Renault: «L’équipe se donne les moyens de progresser, cela prend du temps mais c’est normal.» Il en est d’autres qui suivent l’évolution des Formule 1 en pensant au groupe Pernod Ricard, à Paul Ricard. Philippe Savinel, le PDG des sociétés Ricard et Pernod, rappelle l’époque «où on suivait le grand prix à quelques mètres de la piste, où on faisait faire un tour de circuit en voiture de sécurité à de grands patrons. C’était une autre époque, mais il reste toujours la passion, le professionnalisme, il reste la magie et ses bruits, des odeurs d’huile, de caoutchouc».
Pour Michèle Ricard: «Ce circuit ce sont des moments forts, ce sont les colères de papa, notamment le jour de l’inauguration. C’était aussi l’occasion de le voir heureux, avec sa casquette, son appareil photo. Puis c’était l’occasion de se retrouver avec la famille, les équipes Ricard, c’est une partie de notre vie». François-Xavier Diaz, fils de Michèle et DG de la SA Paul Ricard ne cache pas que, dans sa petite enfance, le Grand prix lui faisait peur : «Le bruit, les vibrations». «Puis, poursuit-il, j’ai grandi, j’ai commencé à apprécier. Est venu le temps des copains, j’ai aimé les valeurs de partage, de convivialité, de rencontres que l’on trouvait ici. Je me souviens de cette époque où, en dehors du Grand prix, nous venions avec mon grand-père. Et quand j’ai eu une voiture, je couchais dedans pour le Grand Prix ou les 24 heures. Aujourd’hui, je pense à mon grand-père, il a créé ce circuit pour qu’il vive et il vit. Je pense aussi aux collaborateurs du groupe, ceux d’hier comme d’aujourd’hui qui ne cessent d’écrire des pages formidables avec, toujours, la même intensité».
Jean-Claude Tirroloni est un ancien de Ricard, il raconte: «J’ai fait l’inauguration du circuit et, de 75 à 1983, je m’occupais de l’accueil des pilotes, des podiums et des tours d’honneur». Les années ont passé, la passion est toujours là, les colères aussi, contre Jean-Marie Balestre, entre autres, qui fut notamment président de la Fédération internationale du sport automobile de 1978 à 1991: «Il m’avait dit qu’il n’y avait que lui et les vainqueurs qui devaient monter sur le podium, ce à quoi je lui ai rétorqué qu’il y aurait monsieur Ricard, les vainqueurs, les hôtesses et, s’il restait de la place, lui». Autre sujet d’énervement, il évoque: «le fait que certains donnent le nom de Castellet à ce circuit. Le Castellet est un superbe village, mais les rues sont tellement étroites que l’on ne pourrait même pas y organiser une course d’âne. Ici c’est le circuit Paul Ricard, point.»
Michel CAIRE