Publié le 7 mars 2013 à 1h00 - Dernière mise à jour le 10 août 2023 à 10h15
Grève avec occupation de l’établissement : c’est le mouvement, soutenu par le syndicat CGT-Educ’action 13, que le personnel enseignant du lycée professionnel Ampère à Marseille débutera, ce jeudi 7 mars, pour réclamer plus de moyens. « L’an dernier, 5 postes d’enseignants ont été fermés au lycée Ampère, et cette année 3 nouvelles suppressions, pour un nombre identique de classes », dénoncent dans un communiqué les enseignants en lutte. Et de souligner que, loin des promesses du candidat Hollande de créer 60 000 postes dans l’Education nationale en 5 ans, « la réalité est bien différente » sur l’Académie d’Aix-Marseille où « la dotation des lycées professionnels se fait à peu près à moyens constants (+ 6 emplois) ». « Et, pour mettre effectivement quelques enseignants de plus dans certains lycées sensibles, le rectorat les prend dans d’autres établissements », soulignent les enseignants.
« Ainsi la politique d’austérité et de division continue » car le lycée Ampère perd des élèves : 14 de moins sur 713… C’est peu mais cela n’en entraînera pas moins la suppression de 34 heures d’enseignement dans l’établissement phocéen, où « plus de la moitié des élèves sont boursiers », « soit une heure et demie de moins par classe ». « On est donc toujours sur une logique comptable et une politique d’austérité : on augmente les heures supplémentaires (taux historique monté l’an dernier à 12% et maintenu cette année), on supprime des emplois, et on ne prend pas en considération les aspects pédagogiques et les intérêts des élèves ! Ce n’est plus l’élève qui est mis au centre de l’école, mais l’argent ! », accusent les enseignants. Ils rappellent en outre que, dans un lycée professionnel, « le temps de formation des élèves n’a cessé de diminuer : avec la rénovation des BEP en 2001, et leur transformation en CAP en 2008, avec le passage du bac 4 ans en bac 3 ans, ce temps de formation a été quasiment divisé par deux ! ».
Et de conclure : « Cette situation est devenue aujourd’hui insupportable et les enseignants refusent de continuer comme ça. Ils ont repoussé par deux fois la Dotation globale horaire (DGH) au conseil d’administration ; ils ont interpellé à deux reprises le rectorat par courrier, sans recevoir de réponse. C’est pourquoi, ils ont décidé – à la quasi-unanimité – de cesser le travail et d’occuper leur établissement, jusqu’à ce que le rectorat entende leurs revendications : maintien des trois enseignants sur l’établissement, augmentation conséquente de la DHG en heures poste et diminution du taux d’heures supplémentaires. »