GTP d’Aix. Concert solidaire dédié aux soignants: Renaud Capuçon invite ses amis à jouer Bruckner

Publié le 6 octobre 2020 à  17h06 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h14

Renaud Capuçon et ses amis musiciens réunis au GTP pour un concert solidaire dédié aux soignants (Photo Arnaud Pélissier)
Renaud Capuçon et ses amis musiciens réunis au GTP pour un concert solidaire dédié aux soignants (Photo Arnaud Pélissier)

Ce fut au Grand théâtre de Provence à Aix un concert solidaire que Renaud Capuçon a dédié aux soignants et qui, grâce à la volonté de Dominique Bluzet, le patron du lieu, aux dons des Aixois à Assami, au soutien de la ville d’Aix, de la Région Sud, de différents partenaires et de la grande mécène Aline Foriel-Destezet -que le concert fut diffusé en direct dans différents lieux «empêchés»: Maison de Gardanne, Hôpital Montperrin d’Aix, C.H.I d’Aix-Pertuis, et hôpital de Pertuis. Pour cela Renaud Capuçon avait réuni autour de lui des amis musiciens huit au total pour interpréter la 7e Symphonie de Bruckner dans sa transcription pour orchestre de chambre signée Erwin Stein, Hanns Eisler, et Karl Rankl. Citons les tous tant ils formèrent un ensemble d’une précision absolue, faisant croire qu’un véritable orchestre se déployait sous nos yeux. Cosima Soulez-Larivière (violon), Violaine Despeyroux (alto), Anastasia Kobenika (violoncelle) Raphaël Sévère (clarinette), Guillaume Bellom (piano), Adélaïde Ferrière (harmonium), David Guerrier (cor) et Lorraine Capet (contrebasse), réussissant à rendre fluide et presque intimiste une œuvre tonitruante qui est souvent proposée avec un clinquant excessif. On est saisis, par le piano de Guillaume Bellom dialoguant avec Raphaël Sévère dans le premier mouvement, puis par sa manière d’accompagner l’ensemble tout au long des mouvements de la Symphonie. D’une sonorité toujours confondante le violon de Renaud Capuçon ample et majestueux tient lieu de directeur d’orchestre. Bruckner nous semble ainsi proche et familier, comme s’il s’agissait d’une soirée entre amis agrémentée d’une œuvre romantique chargée elle-même d’émotion et choisie avec un élan empathique. Frémissement des cordes, adagio hommage de Bruckner à son maître Wagner, conclusion altière, harmonie absolue entre les musiciens voilà ainsi interprétée une 7e symphonie de Bruckner d’une intensité puissante et d’une complicité presque intimiste.
Jean-Rémi BARLAND

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