La dernière fois que le violoniste Gil Shaham a posé son instrument à Aix, c’est durant le Festival de Pâques cher à Renaud Capuçon et Dominique Bluzet dont l’édition 2025 se tiendra jusqu’au 27 avril. Si le virtuose ne sera pas un des invités de cette quinzaine-ci il vient néanmoins de donner au GTP d’Aix un concert d’une éblouissante intensité. Spectaculaire autant par sa prestation que par celle du chef invité Stanislav Kochanovsky à la tête du NDR Radiophilharmonie. Un public en liesse avec au programme le Concerto pour violon en ré majeur op.77 de Brahms, et la Suite Orchestrale n° 3 Opus 55, de Tchaïkovski.

Un concerto dédié au soliste hongrois Joseph Joachim
Dédié à son ami le soliste hongrois Joseph Joachim, ce Concerto de Brahms écrit durant l’été 1878 au bord du lac autrichien de Wörther, est une partition redoutable et l’un des derniers concerti à perpétrer la tradition classique de la cadence improvisée par le soliste. Très applaudie à sa création à Leipzig, cette œuvre dont le dernier mouvement s’achève sur une touche festive fut magnifiée avec éclat par le violoniste Gil Shaham au sommet de son art.
Une œuvre de Tchaïkovski pleine de couleurs

Préférant le genre plus souple de la suite à celui de la symphonie Tchaïkovski signe avec la Suite orchestrale N° 3 une œuvre colorée, contrastée, où le final expose aux cordes un thème suivi de variations époustouflantes. On notera la manière ô combien festive et exemplaire dans sa réalisation portée par Stanislav Kochanovsky qui, à la tête du NDR Radiophilharmonie parvient à faire entendre distinctement chaque pupitre sans mêler leurs sons. C’est du grand art, accueilli par le public du Grand Théâtre de Provence par des applaudissements nourris.
Jean-Rémi BARLAND