Publié le 21 octobre 2014 à 20h10 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
A l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la Provence, l’Hôtel de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur accueille, depuis le 20 octobre et jusqu’au 13 novembre, l’exposition « Visages de la Libération » qui propose, outre des photographies d’archives et des témoignages, des films en continu : «Signes, 18 juillet 1944, et Soldats de la plus grande France » ainsi que « La libération de Marseille et baroud d’honneur ». Réalisée par le groupe Marat, cette exposition est consacrée à la libération de la Provence. Elle est le fruit d’un travail historique mené depuis 20 ans.
Michel Vauzelle, le Président de Région, insiste sur l’importance de cette exposition «témoignage de reconnaissance, l’exposition est aussi œuvre de connaissance». On apprend ainsi que le premier soulèvement a eu lieu au mois de juin, lorsque se répandit la nouvelle du débarquement des alliés en Normandie. Pour les mouvements de la Résistance, la libération de la France devait s’accomplir dans une insurrection nationale. Dans toute la Provence, des volontaires affluèrent vers les maquis. La réaction des forces d’occupation fut foudroyante. Elles anéantirent les rassemblements de résistants qui leur paraissaient les plus menaçants. Ce qui n’empêcha pas la Résistance de prêter main forte aux armées alliées qui prenaient pied sur les côtes varoises le 15 août 1944. Le Président de poursuivre: «Elle rappelle que la libération de la Provence fut le résultat d’une alliance et d’une solidarité unique entre des peuples de tous les continents. Alors que les jeunes peuvent oublier quelque fois qu’il y avait des résistants et que la liberté, avec le débarquement, est venu du Sud. Ils oublient aussi ce qui a été la honte de la France». En effet, le débarquement du Sud, nom de code Opération Dragoon, prévoyait le déploiement de près d’un demi-million de soldats des pays alliés. Représentant un peu plus de la moitié des effectifs, l’armée française réunissait des hommes et des femmes venus des cinq continents. Ceux que l’on appelait alors des indigènes combattaient côte à côte avec des Français des colonies et des évadés de la France occupée. Et Michel Vauzelle, enfin, de rendre hommage au Général De Gaulle «qui a agi pour que la France rentre chez elle». Et de remercier ceux qui, de pays du sud de la Méditerranée, «se sont battus pour nous, pour notre liberté, pour le destin commun qui est le nôtre, qui est devant nous».
Puis de céder la parole à Clément Taich, président de l’amicale du groupe Marat. Fondé par d’anciens résistants et des historiens, le groupe Marat s’est donné pour but de rappeler la contribution des étrangers à l’histoire de France, notamment leur engagement dans la Résistance et la libération de la France. Explorant de nouveaux champs de recherche, le groupe Marat réalise aujourd’hui des expositions et des films diffusés à la télévision et au cinéma. Il indique que l’Hôtel de Région est construit «sur l’emplacement d’une prison pour femmes où ont été incarcérées nombre de résistantes, dont certaines sont parties vers les camps. Cette manifestation entend aussi leur rendre hommage ».
Puis, Michel Cacciotti, ancien résistant, dont l’intervention soulèvera des applaudissements nourris, de lancer: «Résister se conjugue au présent, je résiste».
Michel CAIRE