Publié le 27 février 2017 à 12h03 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h55
«Les Misérables», avant tout chef d’œuvre littéraire de Victor Hugo écrit en 1862, est devenu aussi, en 1981, le chef d’œuvre musical d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, une comédie musicale créée au Palais des Sports de Paris dans une mise en scène de Robert Hossein. C’est à ce jour, l’un des plus grands succès de l’histoire de la comédie musicale dans le monde, avec plus de 70 millions de spectateurs, des représentations dans plus de 44 pays et une interprétation dans 22 langues ! Depuis 30 ans, le spectacle n’a d’ailleurs jamais cessé d’être à l’affiche à Londres. La nouvelle production de cette œuvre, dont 18 représentations sont à l’affiche de la tournée qui débute ce mardi 28 février, sera au Dôme à Marseille, le 10 mars. Une soirée qui fera battre un cœur un peu plus fort, celui de Jean-Christophe Born, le ténor marseillais, qui incarne Marius (pouvait-il en être autrement ?) au sein de la troupe. Marius l’étudiant révolutionnaire, l’amoureux de Cosette… Rencontre.
Comment avez-vous intégré cette troupe ?
Tout simplement en passant les auditions en décembre 2015. Il y avait près de 2000 chanteurs au départ, dont les stars de la production de 1991 à Mogador.
C’est une troupe très lyrique qui compose le casting vocal des Misérables, non ?
Oui, effectivement. C’est une volonté de la production qui avait envie de recruter de jeunes artistes issus du monde classique et de l’opéra pour se caler sur le modèle anglais proche de la variété mais avec des voix lyriques ou semi lyriques.
Cette production n’est pas mise en scène mais pourtant il y a des costumes ?
Tout à fait ; il n’y a pas de projections, mais une mise en espace et en lumières avec beaucoup d’intentions. Nous chantons dans des micros sur pied comme ceux du Royal Albert Hall, il y a 30 ans, pour la même œuvre et les voix sont mises en avant. Et même sans mise en scène, c’est très spectaculaire. Il y a jusqu’à 100 personnes sur scène !
Opéra, comédie musicale, quelles sont les différences pour un artiste lyrique ?
Tout d’abord c’est au niveau du timing. Pour la comédie musicale on répète une semaine et on enchaîne tous les jours une tournée un peu partout en France. On chante, on dort et on voyage en bus… A l’Opéra on peut avoir un peu plus de temps de répétitions et il y a les voyages en moins, les jours de repos entre les représentations. Vocalement c’est aussi assez différent. Pour la comédie musicale, nous travaillons avec des micros. Il faut aller chercher des couleurs différentes, ce qui est intéressant à faire mais pas très aisé. Il faut moduler sa voix, pratiquer une projection différente et ne jamais oublier que le micro est devant nous, donc maîtriser totalement les mouvements de tête….
Que représente pour vous cette participation aux Misérables ?
C’est un rêve d’enfant qui se réalise. Il y a 16 ans, j’étais aux USA avec mes parents et j’écoutais en boucle une cassette des Misérables. Je trouvais ça magnifique à l’époque et je me disais que ce serait bien qu’un jour je puisse chanter ça… En fait je me suis inscrit en 2015 à l’audition sans connaître le titre de l’œuvre qui allait être chantée. Ce n’est que le jour de l’audition que j’ai su… Ce fut une grande joie.
Chanter la comédie musicale lorsque l’on est ténor lyrique, n’est-ce pas risquer d’écorner son image de marque ?
Vous savez, les aléas de la carrière sont tellement étranges que je ne me pose pas de questions. Je vis pleinement ce qui s’offre à moi et à ma voix et je considère cette participation aux Misérables comme une ouverture sur autre chose. Mais je garde bien les pieds dans le monde classique. D’ailleurs j’ai des opérettes à mon programme par la suite, dont Violettes Impériales à Dôle et des participations à de nombreux oratorios dans la région…
Marseillais d’adoption, il est arrivé sur les rives du Lacydon il y a 16 ans, Jean-Christophe Born sait que ses amis seront nombreux au Dôme le 10 mars prochain pour n’avoir que d’yeux et d’oreilles pour son Marius… Signalons enfin que cette production bénéficie de la présence sur scène de l’orchestre symphonique Victor Hugo de Franche-Comté qui sera dirigé par Alexandra Cravero.
Propos recueillis par Michel EGEA
Pratique. Locations : au 04 91 60 99 44 – adamconcerts.com – fnac.com – ticketmaster.fr – Plus d’info : lesmiserablesenconcert.com