Publié le 10 août 2016 à 21h22 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h32
Serge Assier est un sacré personnage. Autodidacte, il était taximan lorsqu’on lui mit un appareil photo entre les mains en lui disant : «Tu transportes des célébrités, tu les photographies et on t’achète les photos.» Et c’est ainsi que le conducteur est devenu pigiste pour le quotidien «Le Provençal ». Il ne lui a pas fallu longtemps pour troquer le taximètre contre le boîtier et ses objectifs… Sa gouaille, son caractère de risque tout, son œil allaient faire le reste. Reporter photographe, il a couvert, comme on dit dans le jargon, les pires faits-divers mais aussi posé sur la pellicule les plus belles femmes, stars de Cannes et les bons moments de l’actualité. Artiste, il a développé un travail plus personnel empreint d’humanité. Car l’humain est partout dans ses photos et qu’il soit à Berlin, Shanghai, Athènes, Venise ou Marseille, ce sont les habitants de ces villes qui font vivre ses œuvres. L’autre particularité de Serge Assier c’est qu’il s’est lié d’amitié, au fil des ans, avec les plus grands poètes et écrivains qu’il a rencontré : René Char, Arrabal, Butor, Jaccottet, Roudaut et bien d’autres ont écrit des texte pour lui, où plutôt pour ses photos. «Travaux communs» est le titre de l’exposition qu’il présente jusqu’au 15 août à la maison des associations d’Arles dans le cadre des Rencontres Internationales de la photographie. Un travail réalisé en commun avec Michel Butor auquel le photographe a voulu rendre hommage pour ses 90 ans. Des textes originaux pour accompagner des années de photographies de Serge Assier. Une exposition enrichie d’un grand «plus» : un hommage à Edmonde Charles-Roux que le photographe a tenu à mettre en place. Une exposition d’une belle richesse et qu’il faut découvrir.
Michel EGEA
«Travaux communs » et «Hommage à Edmonde Charles-Roux» jusqu’au 15 août à la maison des associations d’Arles, boulevard des Lices (Parking Centre)