Publié le 9 janvier 2014 à 23h41 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h12
Dire que Solange Biaggi et Valérie Boyer ont eu beaucoup de travail pour chauffer la salle avant l’arrivée de la vedette, Jean-Claude Gaudin, serait quelque peu excessif tant la moiteur était déjà au plus haut dans les locaux de campagne de ce dernier, rue de la République. Un Jean-Claude Gaudin offensif qui a attaqué le gouvernement, Patrick Mennucci et la gestion de MPM. Avant de défendre son bilan, il précise: «Nous allons présenter notre projet en trois séquences dans les prochains jours. Il y aura le thème du « Pacte avec les Marseillais pour le Mieux-vivre ensemble »; le thème de l’économie et du développement de l’emploi et celui de l’attractivité et du rayonnement de Marseille». Et de dévoiler: «Marseille en avant », c’est notre mot d’ordre, c’est notre label, ce sera le nom de nos listes».
Le sénateur-maire, candidat à sa succession, lance : « Maintenant, la campagne commence vraiment. Mais attention, comme pour les trains, une campagne peut en cacher une autre. En fait, il n’y aura qu’une seule campagne, mais deux enjeux, et même trois (jamais deux sans trois) : l’enjeu de la mairie de Marseille, l’enjeu de la Communauté Urbaine, et aussi l’enjeu de la Métropole qui sera mise en place au 1er Janvier 2016 ». Il annonce à ce propos que Guy Teissier sera son candidat pour la présidence de MPM. Car, prévient-il : « Nous n’assumons pas le bilan de l’actuelle Communauté Urbaine. Même si les Marseillais nous imputent les problèmes de propreté et les problèmes de transports en particulier, c’est Monsieur Caselli, Monsieur Mennucci et les socialistes qui en sont responsables, car ce sont eux qui ont dirigé la Communauté Urbaine durant 6 ans. Cela, nous allons l’expliquer très clairement ». Qu’elle est loin la gouvernance partagée…
Il prévient: «Bien sûr, la campagne va être difficile, la pression est forte. Nous sommes à quasi égalité dans les sondages. Les sondages mettent la pression sur tout le monde, mais ça ne doit pas nous impressionner. Ce que nous voyons, ce que nous entendons sur le terrain, c’est un très bon accueil des Marseillais ».
« Il y a l’échec inévitable, celui de François Hollande, il y a l’échec à éviter, celui de Patrick Mennucci »
Puis d’affirmer: «Ce qui affaiblirait Marseille ce serait la gestion socialiste municipale de Monsieur Mennucci. Il y a l’échec inévitable, celui de François Hollande, il y a l’échec à éviter, celui de Patrick Mennucci ».
Puis d’en venir au deuxième axe de sa campagne : « poursuivre le renouveau de Marseille, poursuivre le changement ». Et de répondre aux attaques du PS sur ses trois mandats, sur l’usure du pouvoir. «Par rapport aux années 90, il y a 20 ans en arrière, la France va plus mal, malheureusement. Mais Marseille va mieux, heureusement. Et si Marseille a pu remonter la pente, c’est grâce à une politique qui a bénéficié d’un projet, d’une énergie et de la durée ».
Il ajoute: « La durée, ce n’est pas l’usure. La durée, c’est le progrès sans le risque.
Le changement, on l’a conduit. Le changement, on le continue. Le changement, c’est nous ». Et de critiquer vivement le document réalisé par le PS sur son bilan qu’il qualifie de « pamphlet de type torchon qui relève surtout d’un grand bêtisier ridicule».
Concernant le FN, Jean-Claude Gaudin sera plus que bref: « Il faut être très clair : dire, redire sans arrêt que voter Front National, c’est voter Patrick Mennucci ».
Et de conclure son intervention:«Aujourd’hui, notre défi, notre enjeu, c’est de continuer à rendre l’espoir et la fierté comme en 2013 où nous avons réenchanté Marseille. Tout le monde le reconnaît. Nous devons maintenant réenchanter le débat politique marseillais ».
Tous les leaders de la droite locale étaient bien évidemment présents. Parmi eux celui qui fut le vilain petit canard avant de devenir l’enfant prodigue, Renaud Muselier. « J’ai été utile dans le passé, j’espère l’être dans le futur pour aider Bruno Gilles, Jean-Claude Gaudin. J’apporte ma liberté, mon indépendance, mon bilan, mon honnêteté », avance-t-il.
«Vous avez aimé 2013, vous adorerez notre victoire en 2014», déclarera Solange Biaggi qui n’a pas caché sa satisfaction de voir la permanence de campagne s’ouvrir dans le secteur où elle est candidate.
Valérie Boyer attaquait pour sa part le ministre de l’Intérieur: « Manuel Valls vient de nous donner un triste exemple avec l’annulation calamiteuse par le Tribunal administratif de Nantes de son interdiction du spectacle de Dieudonné. Il faut dire halte aux amateurs ». Pas sûr que son propos soit apprécié, y compris dans son électorat, sans oublier que le Conseil d’État a, pour sa part, annuler le spectacle.
Michel CAIRE