Publié le 25 avril 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h43
Il l’a dit et il l’a fait. Jean-Noël Guérini a lancé son mouvement, celui dont il a annoncé la couleur «C’est les Bouches-du-Rhône» lors de l’annonce de sa démission du Parti socialiste. Et c’est non sans fierté qu’il a présenté à la presse « La Force du 13 », ce vendredi, dans un hôtel du Vieux-Port.
Le mouvement est porté par une association loi 1901 dont les statuts venaient tout juste d’être déposés en Préfecture. Jean-Noël Guérini d’affirmer que « La force du 13 » «n’a pas l’ambition d’être un parti politique », tout en n’omettant pas d’ajouter : «Un jour, peut-être».
«Les seuls modes de financement seront les cotisations versées par ses adhérents»
Pour l’heure, il s’agit d’une association qu’il va présider «pour un temps» et dont les seuls modes de financement seront les «cotisations versées par ses adhérents», 15€ par personne. Précisant à l’attention des «esprits malveillants » : « sans financement public». L’objectif affiché du mouvement étant «de susciter réflexions, échanges politiques et rencontres publiques sur la vie quotidienne des habitants et l’avenir du territoire de Marseille et de l’ensemble des communes du département des Bouches-du-Rhône».
Le programme est déjà sur les rails, les questions de société en seront le cœur et abordées «avec franchise» afin d’ouvrir « des perspectives d’espérance à ceux qui désespèrent de la situation de la gauche au plan local mais aussi national ». L’école, la situation de l’industrie, l’avenir du port, le logement, la violence, l’accès aux soins, la laïcité «un enjeu fondamental pour notre vivre ensemble »… auront droit de citer.
«Balayer d’un revers de main le passé pour aborder des sujets essentiels pour notre vie en société»
Jean-Noël Guérini revient sur sa récente démission du PS, le 7 avril dernier: «En tournant la page de quarante années de militantisme au parti socialiste, après avoir traversé bien des épreuves, mais aussi bien des joies, j’ai voulu balayer d’un revers de main le passé pour aborder des sujets essentiels pour notre vie en société ». Avant de dénoncer «les socialistes » et «le désastre des municipales». « Un système -j’insiste sur ce mot que l’on me colle dessus- ici de l’aveuglement, de la suffisance, de la bêtise » et « les tristes acteurs d’une débâcle inédite, qui a permis d’offrir les clés d’une mairie de secteur à l’extrême droite ont toujours les mêmes œillères »… Évoquant, par ailleurs, « de vains règlements de compte dans le bac à sable de la rue Montgrand».
Il assure pourtant qu’« il n’est pas question d’instrumentaliser, par le biais d’une association, une quelconque volonté de vengeance ». «Je n’ai pas de haine -ajoute-t-il –mais de la mémoire ».
«1 000 adhérents d’ici la semaine prochaine»
Quant à la présentation des premiers adhérents à ce mouvement, pas de coup d’éclat. Jean-Noël Guérini, de par «la philosophie du mouvement» , se refusant à utiliser le procédé «des mises en scène». Fort déjà, en un laps de temps très court, de 580 adhérents, le président espère en réunir « 1 000 d’ici la semaine prochaine ». Il s’agira « d’élus, de maires, de responsables politique ». Ne souhaitant pas tout dévoiler, il distillera ses informations «des adhérents de l’ancienne liste de Pape Diouf»; des membres de la majorité municipale; des maires, il citera notamment Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau qui, avant lui, a quitté le PS. Des adhérents qui viendront également du PS «2 secrétaires de section», du PCF, du Centre. Mais surtout, « à 95% des personnalités de la société civile». Des chefs d’entreprise des enseignants, des syndicalistes, des chercheurs, des universitaires, etc. «Des citoyens qui ont des responsabilités dans leur vie professionnelle, des savoirs».
« « La Force du 13 » sera de gauche « social-démocrate »»
Le mouvement « La Force du 13 » sera de gauche « social-démocrate», tient-il à préciser
et de laisser entendre que le Force pourrait porter d’autres chiffres que le « 13 » en raison de demandes émanant de nombreux autres départements.
En janvier, au moment des vœux, Jean-Noël Guérini avait annoncé qu’il conduirait « En septembre 2014, une liste autonome aux sénatoriales, sans étiquette». Il a aujourd’hui fixé « des objectifs pour d’autres rendez-vous : les cantonales, les régionales».
Patricia MAILLE-CAIRE
Myriam Manni tête de la liste de la société civile « Marseille unie » dans les 13/14 lors des municipales a rejoint « La Force du 13 »
Chef d’entreprise, présidente de l’association Femmes, candidate aux municipales, Myriam Manni est aujourd’hui la secrétaire générale du mouvement « La Force du 13 ». Son credo, porter la voix des citoyens, des cités, des oubliés, des jeunes « qui sont l’avenir de notre pays »… Elle avoue: «Au départ, je ne connaissais pas Jean-Noël Guérini ». Et de s’être référée à «ses qualités» et «ses compétences». Selon elle: « L’appareil politique cela suffit. Nous voulons prendre notre destin en main. On s’inscrit dans cette logique citoyenne de construction.» Myriam Manni de soutenir notamment les choix de « La Force du 13 » de miser sur une diversité basée sur les compétences.
P.M.-C.