On leur avait pourtant promis des jeux en or. Après avoir encaissé tous les travaux de réaménagement autour de la marina du Roucas, les commerçants récoltent… une médaille en chocolat. Les terrasses de la promenade Pompidou sont restées quasi désertes et leur trésorerie est mise à mal.
Des terrasses pavoisées
Ils avaient pavoisé leurs bars et restaurants aux couleurs des JO pour attirer le chaland. Malheureusement les commerces de la promenade Georges Pompidou sont restés sur leur faim. Les milliers de personnes qui se sont rendues quotidiennement sur le site olympique ont passé leur chemin. « Ils avaient restauration et consommations sur place alors ils ne se sont pas arrêtés chez nous », dénonce Michel Asma de la brasserie la Balagne. « Non seulement cela ne nous a rien apporté mais cela nous a privés de nos clients habituels l’été. Avec tout le chambardement que l’on a eu en trois ans et une clientèle JO qui ne correspond qu’au tiers de ce qu’on a habituellement, la suite va être dure ». Sentiment similaire pour Lucie Agopian gérante du restaurant la Rocha : « Ils nous ont annoncé 12 000 spectateurs par jour. Nous, on a embauché des gens pour travailler mieux mais ceux qui viennent aux JO consomment sur le site et pas chez nous. C’est une vraie déception ».
Un appel à l’aide
Tous les commerçants espéraient que les propos rassurants des organisateurs des JO et de la Ville s’avèreraient durant les épreuves mais c’était un miroir aux alouettes. Lizzy Rahmaoui, à la tête du restaurant la Dolce vita et trésorière de l’association des commerçants du Prado plage, l’a vite compris. « On a une perte de chiffre d’affaires de 60%. Là où on faisait 200 couverts le soir, on en fait 20-30. Le manque à gagner est considérable. On a sollicité la ville, la métropole et le comité d’organisation des JO pour être indemnisés. On est saisonniers donc on fait l’essentiel de notre chiffre l’été pour tenir l’hiver. Or cela fait plusieurs années que la préparation des JO nous empêche de faire une saison correcte ».
Dans l’immédiat les terrasses ne devraient pas se remplir. Après le démontage des JO, c’est le Delta festival qui s’installera. Là encore la consommation se fera sur place au détriment des commerçants riverains. A ce rythme, sans les aides réclamées, l’avenir s’annonce en pointillés.
Reportage Joël BARCY