Publié le 3 avril 2024 à 13h58 - Dernière mise à jour le 17 mai 2024 à 21h23
Rien de mieux que de profiter de la semaine éducative olympique et paralympique pour inaugurer le site des JO à Marseille. La base nautique pour les compétitions de voile est livrée dans les temps. « C’est la première étape, la plus difficile et elle a été respectée », estime Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des JOP 2024.
L’union fait la force
Pour cette inauguration chacun a rangé son drapeau dans sa poche, tous unis vers les Jeux. Ville, Métropole, Région, toutes les collectivités ont tiré dans le même sens pour bénéficier des JO et de l’arrivée de la flamme. Même si la mairie a changé de couleur, « la continuité républicaine a été assurée et on a aujourd’hui la plus belle rade du monde», assure Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Compétition olympique
La visite de deux ministres, des Sports et de la Ville, a relevé de la compétition olympique. Entre les ateliers des enfants, dans le cadre de la semaine éducative des JO, les explications sur les iQfoil, ces planches à voile volantes grâce auxquelles on a d’importantes chances de médailles, les discussions avec les athlètes, avec les architectes et la série de discours, il fallait avoir travaillé l’endurance !
Livrée à temps
Le Marseille bashing peut ranger ses phrases assassines. La cité phocéenne sait répondre présente pour les grands rendez-vous. « On a gagné ce premier défi d’être dans les temps pour livrer la Marina », assure Tony Estanguet. « On aura les meilleures infrastructures pour accueillir le monde. Tous les regards seront tournés vers Marseille pendant les compétitions de voile. Les Jo ce sont des milliards de téléspectateurs ».
Une utilité au-delà des JO
L’infrastructure construite pour les jeux perdurera bien au-delà. Elle a été conçue afin que les Marseillais s’en emparent dès la fin des JO. « Cette marina va permettre l’apprentissage des sports nautiques et plus largement de transformer les rapports des petits Marseillais à la mer, à l’eau », relève la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra. « C’était important que ces jeux soient utiles à la population. Aujourd’hui on commence à faire baisser la population de jeunes marseillais qui ne savent pas nager, il faut qu’on continue ».
Les chances de médailles
Pour les compétitions de voile à Marseille les chances de médailles sont réelles. En juillet dernier lors du Test Event, l’équipe de France avait raflé 5 médailles dont 4 en or sur un total de 10 possibles. Et, voilà 10 jours, Lauriane Nolot et Axel Mazella ont décroché l’or à l’occasion des championnats d’Europe de Kitefoil en Espagne. Axel Mazella reconnaît que «Marseille c’est un plan d’eau très technique mais il nous a réussi en juillet dernier lors du Test Event on a eu une médaille d’or avec Lauriane ». « Je me souviens que mes premières navigations ont été assez compliquées », note Lauriane Nolot. « On s’est dit, les JO ça ne va pas être simple et puis la médaille dans le Test Event nous a rassurés. On peut la dompter cette rade et on est à la maison alors on va la connaitre mieux que personne, c’est un bel avantage ». La pression monte ? « Non, comme dit mon préparateur, la pression on la boit ! ».
« Cette équipe m’impressionne »
Tony Estanguet est impressionné par cette équipe de France de voile. « On sent qu’il y a une sérénité qui se dégage. Ils ont réussi en quelques années seulement à être compétitifs dans toutes les épreuves. Il y a dix épreuves et on sent qu’ils peuvent scorer partout. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.»
Les deux architectes de la marina on fait une proposition pour les médaillés : « qu’ils donnent leur nom aux six bâtiments construits sur la marina. Six médailles sur 10 épreuves ? Ce ne serait qu’une de plus qu’en juillet dernier sur la même rade.»
« Ne plus tourner le dos à la mer »
Pour le maire Benoît Payan: « Marseille, fondée par les Grecs voilà 2600 ans, est une ville de mer et pourtant elle a fini par tourner le dos à la mer». La construction de cette base nautique et l’organisation des Jeux olympiques à la voile sont «une occasion exemplaire et unique de renouer avec cette tradition de la mer. D’en faire une ville populaire tournée vers la mer. Ça va être un moment de fête, de joie, de rassemblement avec les valeurs communes de l’olympisme. L’arrivée de la flamme avec le Belem sera merveilleuse ».
Le Belem, l’un des plus anciens trois-mâts en Europe, arrivera le 8 mai en rade de Marseille, entouré d’un millier de bateaux.
Reportage Joël BARCY