Publié le 2 septembre 2021 à 9h12 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h54
En ce premier jour à Marseille le Président Macron s’est rendu dans les Quartiers Nord de la Ville pour une visite surprise à Bassens (15e). Un symbole fort à plus d’un titre.
La visite de trois jours d’Emmanuel Macron à Marseille ne manque pas de faire parler. D’une part il y a cette rencontre avec les habitants de Bassens qui ont raconté la gravité des problèmes auxquels ils sont confrontés, leurs attentes, leurs espoirs. Et l’essentiel est là, cet espoir ne peut-être trahi.
Et puis, il en est pour juger cette visite qu’ils qualifient de politicienne à quelques mois de la Présidentielle, notamment du côté du RN mais aussi de Jean-Luc Mélenchon. Et alors, serait-on tenté de dire, si Emmanuel Macron considère que, pour sa réélection, un passage d’une durée inédite pour un président de la République à Marseille, c’est signifiant. Il s’agit déjà là d’une rupture avec tous ses prédécesseurs. Et, malgré ce que peuvent penser certains politiques, la majorité des élus ne réduisent pas leurs pensées à des visions politiciennes.
Et, quand on connaît la situation de Marseille avec ses problèmes récurrents en matière de pauvreté, d’insalubrité du logement, des écoles, la faiblesse de l’offre de transports, la délinquance, mais aussi les potentialités que cette ville recèle: cette visite s’impose… dans la 2e ville de France.
Et, comment nier l’affection que porte le Président pour cette ville et la conscience politique qu’elle est une capitale méditerranéenne. Et il est bien le premier Président, encore une fois, à expliquer, dans un entretien exclusif accordé à France 3: «Je veux construire une forme de réponse d’un Marseille en grand, il y a bien eu le grand Paris, on a le droit d’avoir ce Marseille en grand». Enfin. Il ajoutera encore qu’il y a des réponses d’urgence qui s’impose: la sécurité, l’école, le logement. Mais au-delà: «Il va falloir inventer et rêver Marseille».
Finalement venir à Marseille c’est dire que cette ville, pour peu qu’on s’y intéresse, qu’on y investisse, peut être une plus value pour le pays. Et, parler des problèmes de Marseille, dire qu’il est possible d’y remédier, c’est parler de tous les problèmes de la France.
En ce sens, la rencontre avec les habitants de Bassens avant sa visite au commissariat est forte de symboles. Il vient réaffirmer une présence de l’État là où depuis de nombreuses années il s’était absenté. Toujours dans l’entretien accordé à France 3, il explique venir «dans cette ville qui a une énergie folle», redonner «la considération» «à laquelle les Marseillaises et les Marseillais ont droit». Et de reconnaître que la République ne donnait pas aux jeunes des quartiers «les mêmes chances». D’affirmer la nécessité de «réinvestir dans leurs écoles», de leur donner la possibilité de faire «des stages», d’avoir «des emplois». Avant de considérer qu’on ne doit pas seulement parler de Marseille quand il y a des situations tragiques.
Mais de quoi parle le Président? De sécurité. Et il en parle en évitant le piège tendu par le RN dans lequel ne cesse de tomber depuis des années la Droite et dans lequel elle s’apprête à retomber, celui du sécuritaire. Il se place là où sont les problèmes, avec les populations, là où sont les victimes des violences, des trafiquants, de la ghettoïsation, des abandons de l’État, des collectivités. Ce n’est pas un sécuritaire visant à dresser les uns contre les autres mais d’un véritable effort pour donner la sécurité à tous. L’insécurité se nourrit aussi de rues qui ne sont pas éclairées, d’écoles en mauvais état, etc. Comme le dit une représentante du monde associatif: «Il faut que les quartiers prioritaires le deviennent vraiment, que l’État aide, soutienne, en travaillant avec les élus locaux, les habitants».
Alors, les promesses sont grandes, trop pour être trahies. «J’espère qu’il va faire ce qu’il dit», avance un jeune de Bassens. Une parole reprise par bien des habitants du quartier, de Marseille plus largement. Les promesses non tenues…. tout le problème, tous les problèmes sont là, dans une société au bord de l’explosion. Marseille est un symbole.
Michel CAIRE
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