A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau la ville de Marseille organisait une journée débat à l’Alcazar pour sensibiliser le public à la préservation des ressources en eau. Si la cité phocéenne ne risque pas d’en manquer grâce au canal de la Durance, la vague de sécheresse l’automne dernier et les pluies diluviennes du 9 mars sont la marque d’un dérèglement climatique alors il faut agir.
« On ne comprend plus ce qui se passe »
« Aujourd’hui on est face à un défi qu’on n’a pas compris », alerte l’hydrologue et conférencière internationale Emma Haziza. « Depuis mars 2023 on ne comprend plus ce qui se passe sur terre. Les températures atmosphériques, les températures des océans tout ce qui se déroule dépasse toutes les modélisations ».
L’histoire du colibri
Face à ce problème global qu’on n’arrive pas à maîtriser, Emma Haziza préconise d’agir en local. « On n’a pas conscience à quel point en agissant en local on va avoir un impact colossal. Juste en enlevant les dalles de sa terrasse on va restaurer le cycle de l’eau chez soi. Remettre le cycle de l’eau dans la ville c’est enlever cette cuirasse bétonnée qui empêche la ville de respirer et laisse un sol mort. De même en agriculture, les cultures intensives compactent les sols massivement. On enlève tout le socle de biodiversité et de microbiote ». Si on arrive individuellement à comprendre que ces cycles sont essentiels pour garder l’eau et éviter sécheresses ou pluies diluviennes ce serait un grand pas. L’histoire du colibri est parfois payante.
Agir au niveau des copropriétés
Marseille est lauréate d’un appel à projets « eau et participation citoyenne » de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Il vise à soutenir les copropriétés qui réduiraient le bétonnage de leur sol pour que la terre respire. Une volonté qui va dans le sens de l’hydrologue.
Reportage Joël BARCY