A l’occasion de la journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage colonial, des cérémonies se sont tenues à Aix-en-Provence puis à Marseille à l’initiative du Collectif Paca pour la mémoire de l’esclavage, à l’occasion de la journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage colonial. Wally Tirera, président du collectif a invité à « honorer ces millions d’êtres humains dont l’humanité avaient été niée ».
Dans la cité du Roy René, en présence du maire, Sophie Joissains, Wally Tirera, évoquera « cette journée nationale en hommage aux victimes de l’Esclavage colonial, ce 23 mai 2024, devant le buste de Victor Schœlcher. Un homme qui a œuvré à l’abolition définitive de l’esclavage en France à la suite de la première abolition cinq ans après la Révolution de 1789 ». Rappelle que «pendant quatre siècles, des Africains ont été enlevés à leur famille, dans une traversée maritime terrible et sans retour ». Insiste sur le fait que des révoltes nombreuses au sein des navires négriers et dans les champs des esclavagistes ont eu lieu. Et de signaler : « La traite négrière et l’esclavage s’exerçaient dans une totale légalité, adoubé par l’Église et aux services des États les plus puissants de cette époque. Un commerce mondial qui inauguré la mondialisation de l’économie pour assouvir la consommation de sucre, de café et autres produits ». Et de poursuivre en citant Maryse Condé la marraine du Collectif Provence-Alpes-Côte-D’azur pour la Mémoire de l’Esclavage. « Elle a rejoint les Étoiles… Les morts… Il vivent si nous les chérissons si nous honorons leur mémoire…Si à intervalle régulier nous nous recueillons pour communier dans leur souvenir. Ils sont là partout autour de nous, avides d’attention, avides d’affection. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utile ».
« Gaston Monnerville, petit-fils d’esclave, un enfant de la République »
A Marseille, le préfet à l’égalité des chances représentant le préfet de région insiste sur le fait que cette journée est un moment de fête, lié à la fin de l’esclavage et de deuil en pensant à toutes les victimes. Wally Tirera tient à rendre hommage à : « Gaston Monnerville, petit-fils d’esclave, un enfant de la République, tout d’abord avocat plaidant dans de grands procès, franc-maçon, deuxième personnage de l’État pendant plus de deux décennies, héros de la seconde guerre mondiale période pendant laquelle il devait habiter, brièvement, dans le 7e arrondissement de Marseille ». Wally Tirera rend hommage à cet homme qui s’est illustré « dans la lutte contre les discriminations raciales : le racisme et l’antisémitisme ».
« Une centaine d’expéditions de navires négriers ont quittés les quais de la ville de Marseille »
Wally Tirera reprend : « Devant ce quai du Vieux-Port nous commémorons la mémoire de cent millions d’êtres humains broyés par la machine froide du système esclavagiste. Une centaine d’expéditions de navires négriers ont quitté les quais de la ville de Marseille alimentant le lot des victimes de l’esclavage ». Il tient à préciser : « Certes un port de faible facture par rapport aux autres ports français aux milliers d’expéditions de navires négriers ». Il fait un lien avec le présent : «Après un esclavage pour satisfaire nos besoins en sucre, café, coton et autres produits un parallèle peut être fait avec notre époque et les minerais constituants nos téléphones portables au prix de l’exploitation de femmes, d’enfants et d’hommes en situation d’esclavage moderne, 50 millions de victimes à travers le monde ».
Wally Tirera dénonce: « La traite transatlantique, un esclavage à nul autre pareil dans l’histoire de l’humanité est souvent dilué par des négationnistes, révisionnistes cyniques dans les autres formes d’esclavage pour minimiser la portée de la plus dévastatrice catastrophe que l’Afrique ait subie». Puis d’asséner : « Malgré les traitements inhumains infligés, la déshumanisation, l’acculturation au milieu de ces ténèbres du système esclavagiste cruel et sans pitié demeura cette soif de liberté de liberté qui n’a pu disparaitre dans le cœur et l’esprit des victimes de l’esclavage».
Michel CAIRE