Publié le 12 juillet 2013 à 4h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h43
A destination de cette Juste, il souligne : « La politique anti-juive du gouvernement de Vichy a provoqué de nombreuses dénonciations par haine, pour s’affirmer « bon français », par simple jalousie et bien sûr pour de l’argent. Mais à côté de cette France de la délation et de la lâcheté, il y eu la France du courage et de l’amour du prochain. C’est à cette France qu’appartenaient vos parents, Rose-Marie Chastin Buoncuore, et par les liens d’amitié qui vous ont unis à Gilda jusqu’à son décès en 2011, vous appartenez toujours à cette France de l’amour du prochain ».
« Nous devons à ces Justes une reconnaissance éternelle et je dirais une seconde vie »
Il tient à rappeler : « Durant cette période noire de 1940 à 1944, 60 000 enfants juifs furent sauvés par des institutions juives clandestines comme l’O.S.E (œuvre de secours aux enfants), les Éclaireurs Israélites, des institutions catholiques et protestantes, mais aussi de nombreux Justes tels vous-même et vos parents Mimi Chastin, tels ceux qui nous ont gardés, cachés, sauvés mon frère Edmond et moi-même alors que nos parents, comme de nombreux parents juifs, étaient exterminés dans les Camps de la Mort de Pologne et d’Allemagne. Nous devons à ces Justes une reconnaissance éternelle et je dirais une seconde vie ».
Robert Mizrahi, remet ainsi au côté du Consul général d’Israël, dans cette Mairie de Bagatelle : « sa 176e médaille depuis 1997 et aussi sa dernière ». Barnea Hassid, le Consul général d’Israël indique : « Je ne connais Robert Mizrahi que depuis deux ans. Mais cela est plus que suffisant pour voir le dévouement qui est le sien dans l’accomplissement de cette mission sacrée : essayer de trouver tous les Justes sur ce territoire afin de les remercier de la façon la plus noble possible. Retrouver ces gens, leur rendre hommage et non seulement important par rapport à l’histoire mais aussi pour l’avenir. Car, toujours, il faudra du courage pour s’élever contre la barbarie. Et c’est grâce à son courage que la société française bénéficie de plusieurs centaines de Justes ». Robert Mizahi revient sur ces années : « Pendant 16 ans, j’ai sillonné 25 départements du Sud de la France plus le Cantal où on nous avait caché avec mon frère. Et je dois dire que je peux faire miens les propos de Giscard d’Estaing : la France profonde je l’ai touchée de près. Et ce fut une remarquable aventure humaine, avec des liens qui perdurent au fil du temps. Ce furent aussi des moments contrastés, avec une remise de médaille, en mairie de Toulouse, devant 17 personnes en tout et pour tout. Alors que dans des cantons de la ruralité profonde il n’était pas rare de réunir 50 ou 100 personnes. Ces années de bénévolat m’ont profondément enrichi humainement ».
Michel CAIRE