Publié le 11 octobre 2019 à 11h44 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h32
Certains, peut-être, se souviennent de K 2000. Hé bien ici la fiction devient réalité avec K-Worx. Implantée sur le plateau de Signes (Var), à proximité du circuit Paul Ricard, cette jeune écurie, qui affiche deux ans d’existence, est actuellement la deuxième dans la catégorie GT4. Elle peut encore gagner le championnat en fonction de l’issue de la course qui se déroulera ce samedi 12 octobre, justement sur le circuit Paul Ricard. C’est en soi une information mais, lorsque Nelson Lukes, le fondateur-pilote se révèle être aussi ingénieur, le projet K-Worx va bien au-delà.
Vainqueur du Trophée de l’Innovation du Sport Automobile FFSA en décembre 2018, Nelson Lukes entend « verdir » et rendre moins coûteuse la compétition automobile et cela, sans perte de performance. Pour cela il travaille sur un système alliant une batterie classique à des super-condensateurs (des petites batteries) qui récupéreront de la puissance au freinage afin de la réinjecter dans le moteur. Loïc Macqueron, responsable des relations extérieures de la start-up, explique: «Nelson baigne dans le sport automobile depuis son enfance, son père était pilote, et il a fait de la compétition à haut niveau dans sa jeunesse avec des pilotes aujourd’hui confirmés en Formule 1». Nelson Lukes prend une autre voie, il devient ingénieur avant d’allier ses deux passions en créant son écurie qui a démarré avec 3 pilotes et en compte aujourd’hui 21 pour 7 voitures. Passionné de compétition le jeune pilote-entrepreneur n’en est pas moins lucide sur les enjeux et les évolutions de la société: «Nelson voit bien que l’électrique prend de plus en plus d’ampleur mais qu’il n’a pas encore trouvé sa place dans le monde de la compétition. Il existe bien un E-championnat mais il n’est pas encore très performant et cela coûte très cher pour y accéder». L’idée est donc de créer un moteur électrique adaptable sur des voitures de compétition afin qu’elles puissent courir sur des circuits tel le Ricard, un travail qui devrait prendre un peu moins de deux ans. Si le courant passe l’ambition est de mettre sur pied un championnat de France GTE dès la saison 2021-2022. Loïc Macqueron reprend: «L’ambition d’un tel projet est double: respecter l’environnement et casser les coûts, rendre la compétition accessible à un plus grand nombre de personnes. Nous nous préoccupons également du devenir des batteries. Nous ne ferons que les louer. Leur durée de vie est de 8 ans, nous les changerons tous les 4 ans et nous vendrons les usagées à l’industrie photovoltaïque». Pour mener à bien ce plan de développement K-Invest va être lancé d’ici la fin de l’année afin de réaliser une levée de 300 000 euros pour la réalisation du moteur. Puis, dans un second temps une levée de 1 million d’euros pour la réalisation des voitures et le développement du championnat.
Michel CAIRE