Publié le 4 février 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h37
Tahar Slimani, a longtemps rêvé d’une structure pouvant accompagner les entrepreneurs … et il l’a créée. Kaalisi (finance ou monnaie en peul), plateforme euroméditerranéenne de financement participatif (crowdfunding) pour entreprises a vu le jour. Outil de levée de fonds sur internet désormais bien connu du grand public pour son soutien à des projets artistiques ou associatifs, le financement participatif intéresse de plus en plus le monde de l’entreprise avec pour objectif d’aider les professionnels innovants à trouver des fonds auprès des particuliers. La nouvelle plateforme Kaalisi, officiellement lancée ce 4 février, entend soutenir des entreprises françaises, déjà existantes ou en phase de création. Comment ? en les aidant d’une part à lever des fonds pour accélérer leur croissance et leur développement et d’autre part à aller chercher de nouveaux marchés à l’international. Kaalisi fait aussi se rencontrer des entrepreneurs à la recherche de financement et des investisseurs (particuliers ou professionnels) souhaitant contribuer au développement économique grâce au financement participatif.
«Nous avons choisi l’axe euroméditerranéen car nous sommes convaincus que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, à condition de partager les mêmes valeurs d’échanges, de codéveloppement, de partage d’idées, de produits et de services», explique Tahar Slimani pour qui «la recherche d’équilibre entre la croissance économique et le progrès social et non seulement possible mais qu’elle peut s’avérer fructueuse». Précisant: «Nous réalisons une analyse approfondie du projet, de l’équipe, des compétences nécessaires, des aspects juridiques et financiers». Pour cela Kaalisi s’appuie sur un réseau de partenaires comme Finances et Conseil en Méditerranée, la société d’avocats Lysias Partners, le cabinet d’expertise comptable Ficorec ainsi que des consultants spécialisés dans les ressources humaines.
« Nous avons fait le choix de ne suivre que 10 projets en 2015 »
Si un projet est retenu, il est présenté aux internautes pour la campagne de fonds. Tahar Slimani de juger que le financement participatif conjugue simplicité, rapidité et sécurité : «Les investisseurs viennent sur le site, consultent les dossiers, font leur choix. S’ils décident de soutenir un dossier, ils peuvent le faire à partir de 100 euros et les internautes peuvent également poser des questions aux entrepreneurs». Le système est efficace pour les entreprises. «Dans le secteur traditionnel, elles doivent attendre un an en moyenne pour obtenir des fonds, avec le financement participatif la levée de fonds peut se faire en 4 mois, parfois moins si le projet rencontre un fort engouement».
Et au niveau de la sécurité ? «Nous avons fait le choix de ne suivre que 10 projets en 2015 afin de pouvoir proposer aux porteurs de projet une écoute et un accompagnement personnalisé», indique-t-il. Mais, prévient-il, «De bons projets peuvent échouer même si sous faisons tout pour réduire au maximum les risques».
Et de rappeler l’enjeu que représente le financement participatif : «Le marché auquel nous nous adressons c’est l’épargne des Français, soit 1 850 milliards d’euros, pendant ce temps, seulement 300 millions d’euros ont été investis l’an dernier dans des start-up… Chaque jour, 100 millions d’euros sont dépensés par des parieurs ».
«Une association qui mènera des actions humanitaires sur les territoires d’intervention des différents projets recevra 1% des fonds»
Il précise ensuite, en matière de frais pour les entreprises qui rejoignent Kaalisi : «Outre les 5% de commission sur levée de fonds afin de permettre le fonctionnement de Kaalisi, 2% sont versés sur un fonds dédié à la prestation d’accompagnement; une association qui mènera des actions humanitaires sur les territoires d’intervention des différents projets recevra 1% des fonds. Enfin, 1% sera reversé à Lemon Way, solution de paiement et d’encaissement sécurisé pour les sites de crowdfunding».
Christian Apothéloz, délégué général de Finances et Conseil Méditerranée avance : «Nous soutenons Kaalisi car nous pensons que le crowdfunding est particulièrement adapté à sa spécificité, c’est à dire l’Euroméditerranée. D’autre part cette société met en place un filtre pour sélectionner les projets, donc sécuriser au maximum les projets».
Le cabinet d’expertise comptable et de commissariat aux comptes, Crowe Horwath Ficorec intervient en support de l’équipe de Kaalisi «pour produire toute l’analyse des projets afin d’aider à la prise de décision et à la valorisation des dossiers, avant leur mise en ligne sur la plate-forme».
Florence Boyer de la société d’avocats Lysias Partners, apporte la dimension juridique dans le choix, le suivi des dossiers, un apport important pour des dossiers euroméditerrranéens. Alors qu’Isabelle Clavier et Teric Boucebli interviennent sur le volet management.
Philippe Nasarré, directeur général de Medicose Systems pourrait être l’un des premiers projets soutenus par Kaalisi. « Nous souhaitons apporter des solutions innovantes pour lutter d’une part contre la non-adhérence des patients à leurs traitements médicamenteux et d’autre part contre la contrefaçon des médicaments. Outre le fait que Kaalisi aide les entreprises à lever des fonds, son orientation vers l’international et sa capacité à accompagner les entrepreneurs nous a intéressés».
Emmanuelle Champaud, Totem Mobi, souhaite aussi rejoindre Kaalisi, elle explique : «La mobilité urbaine est en forte mutation compte tenu des contraintes économiques, des innovations technologiques et de l’urgence écologique (fin du pétrole et pollution urbaine). Nous sommes nombreux à vouloir changer nos habitudes pour autant que des alternatives séduisantes existent. Totem mobi permet de disposer d’une voiture personnelle électrique pour 1€ le ¼ d’heure». La société est aussi dans une phase de levée de fonds et se retrouve dans les valeurs de Kaalisi.
Michel CAIRE
Plus d’info: kaalisi.fr