Le résultat des élections européennes est tombé. Il est catastrophique. La majorité des électeurs se détournent des urnes, même si on note une faible augmentation du pourcentage de votants en France… Mais, les résultats laissent entendre que ce sont les anti-européens qui se sont mobilisés. Comment ne pas comprendre ? Il est de bon ton, dans la classe politique française, lorsqu’un problème se pose, de déclarer :« C’est la faute à l’Europe». Il y a mieux pour donner une envie d’Europe. Et, comme si cela ne suffisait pas, que dire du traité de Lisbonne ? Les Français, après un débat, votent contre, qu’à cela ne tienne, le texte, à peine relooké, est ratifié par voie parlementaire. Quelle meilleure façon de dire que voter ne sert à rien, de dire que cette Europe ne peut s’amender démocratiquement. Une voie royale est ainsi ouverte aux anti-européens. Et dire De Gaulle, Jean Monnet mais aussi certains des plus grands noms du Siècle des Lumières qui, sans même se poser la question étaient des européens convaincus.
Et le débat de la soirée électorale ne laisse rien présager de bon : quel que soit le bord politique, chacun a dit avoir entendu le message des Français et, donc, il est urgent pour chacun, à Droite comme à Gauche de poursuivre toujours dans la même direction.
Pendant ce temps l’Europe, qui, à la fois, est un grand et beau rêve tout comme une chance et une nécessité, se délabre, apparaît fragilisée. Pour la première fois, cet immense espace de paix semble pouvoir devenir périssable. D’autant qu’au Danemark, les Populistes sont aussi en tête, qu’en Autriche ils obtiennent 20% des voix, 15% en Hongrie…
Au plan national, rien de bien réjouissant non plus, à ce rythme là, il ne faut pas être devin pour dire que François Hollande ne sera pas au second tour de la Présidentielle contrairement à Marine Le Pen.
On pourrait en rester là et l’on continuerait ainsi à réduire le citoyen à un rôle de consommateur du politique. Et attendre l’inéluctable. L’ennui c’est que nous sommes en démocratie, que le coupable n’est donc pas l’Autre, mais chacun de nous. Et oui, l’Histoire prouve que la démocratie n’est en rien un long fleuve tranquille. Qu’il impose de se mobiliser, de produire de la pensée, car, contrairement à ce que semble croire certains, les idées du politique ne tombent pas du ciel mais se forgent dans la société.
Il est plus que temps de repenser la question de la Méditerranée, une chance pour la France comme pour l’Europe, pour peu que l’on veuille bien prendre en compte cet espace, en faire une zone de co-développement. Sinon, le champ des possibles, se transformera en tableau d’horreur.
Alors, il est plus que temps que les citoyens, les Républicains, les pro-européens, se mobilisent pour écrire l’avenir, produire du neuf, du sens.
Le pire peut toujours être à venir.
Destimed