Il faut se résoudre à l’évidence, c’est tout le monde de la culture, et particulièrement la musique classique et l’opéra, qui est en danger. Ces deux domaines sont en effet ceux qui nécessitent les plus d’investissement pour être mis en œuvre, de par les masses qui sont concernées. Les orchestres, et même les plus grands (Musiciens du Louvre, Arts Florissants, etc.) sont désormais dans le collimateur au même titre que les régionaux (Dijon, Avignon-Provence, etc.) les nouvelles productions d’opéras vont se réduire (une demande en ce sens a été faite aux directeurs des grandes maisons, et à Marseille, notamment), la création risque d’être mise en sommeil. Nicolas Courjal nous confiait, il y a quelques heures, que certains engagement commencent à être annulés. Les jeunes créateurs, artistes, metteurs en scène et autres professionnels ont, hélas, du souci à se faire pour leur avenir. Les villes et autres collectivités revoient leur budget culture à la baisse et demandent des économies. Prétextant, souvent, le désengagement de l’État qui a supprimé ses dotations globales de fonctionnement, ce qui était prévu dans la loi de décentralisation. Et à l’heure ou la création des métropoles est chaotique (premiers décrets d’application en 2016, normalement) la culture n’est vraiment pas au centre des préoccupations de politiques de tous bords, mais alors vraiment pas. Certes, toutes les structures, de la plus petite à la plus importante, ont l’obligation d’inscrire leur travail dans une logique d’économie, certes la chasse aux mécènes est largement ouverte (malheureusement le temps n’est pas favorable) mais pour les maisons qui ont une mission de service public, la baisse drastique des subventions, voire leurs suppressions, pourrait être dramatique, voire mortelle. Et ce qui est terrible, c’est que ce mal n’est pas que Français, il a déjà cruellement touché l’Italie et s’attaque depuis quelques mois à la Belgique et à d’autres pays. L’heure est grave et la mobilisation nécessaire.
Michel EGEA