Chers lecteurs, soyez prêts à fermer vite les yeux si vous lisez ces quelques lignes, Satan peut vous sauter à la gorge et mieux vaut ne pas voir son visage. Il a pour moi celui d’un curé obtus venu des temps de l’obscurantisme. La violence de ses propos outranciers dans un organe ultra-catholique nous permet cependant de comprendre le pourquoi des guerres de religions et l’escalade dans la vindicte meurtrière des fanatiques extrémistes.
Il s’agit d’un texte du père Hervé Benoît, un homme d’église -normalement on écrit église avec un E majuscule, mais ce serait lui faire trop d’honneur- que je n’ose appeler homme de Dieu tant le Dieu de mansuétude et de pardon des Catholiques dont il se réclame est absent de ses propos. Il ne s’agit pas là du Dieu dont on n’écrit ni ne prononce le nom, ni de celui dont on ne représente pas la face mais, de celui que certaines grenouilles de bénitier opposent à Satan le bien nommé sans lequel il n’existerait pas. Si vous êtes en mal de ressentiment, lisez son texte cité par le site Rue89 , sinon, passez au paragraphe suivant. Autre son de cloche (si je puis dire) le papier du Figaro en réaction (sic).
Satan, cet homme l’a vu, ou du moins en a entendu parler, à propos du massacre du Bataclan et des terrasses parisiennes le 13 novembre dernier. Il estime grosso modo que c’est bien fait pour ces 130 victimes, elles n’avaient qu’à pas sortir ni aller écouter un satané groupe de Rock. Ce chapelain de la Basilique de Fourvière à Lyon, dans une tribune sur le site traditionaliste «Riposte catholique», vendredi dernier, les qualifie de «frères siamois des terroristes». Une tribune tellement choquante que le Cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, s’est dit «consterné » par de tels propos dans le Figaro de ce mardi. Ce prêtre traditionaliste qui déroule le même discours que les djihadistes qu’il est sensé combattre, fait également un rapprochement scandaleux entre le nombre de morts ce funeste vendredi 13 novembre, 130, et les 600 avortement pratiqués, selon lui, chaque jour en France. «Où est l’horreur, la vraie?», s’interroge-t-il.
Les Français de toutes religions attendent des pouvoirs publics qu’ils châtient les coupables des tueries du 13 novembre. Nous, citoyens de ce beau pays qu’est la France appelée naguère la fille aînée de l’Église», que nous croyons en Dieu, en Allah ou en Yahvé, ou que nous n’y croyons pas, sommes en droit d’attendre de la hiérarchie catholique qu’elle châtie ce pue-la-haine, frère siamois des ayatollahs de tous poils prompt à jeter l’anathème sans une once de compassion. Frères athées, prions pour lui !
Antoine LAZERGES