Publié le 9 janvier 2021 à 19h07 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h22
L’année 2020 est sûrement l’une des pires jamais connues par le secteur du tourisme en Corse et notamment Bastia. Pour Linda Piperi, présidente de l’Office de tourisme, l’heure du bilan a sonné. Il s’agit maintenant de préparer 2021 dans le flou. La mission s’annonce compliquée, mais elle refuse de se laisser aller au pessimisme.
On le sait : la crise du Covid-19 est un véritable fléau pour le secteur du tourisme. En la matière Bastia n’échappe pas à la règle. Bien au contraire : la cité corse et sa région sont habituellement une destination prisée que ce soit en été comme en hiver. La preuve en chiffres puisque le tourisme représente près de 30 % du PIB de la Corse, quand il est de 7% à l’échelle nationale.
Impossible de prévoir un plan d’action structuré pour 2021
L’évolution de cette pandémie, en ce début d’année 2021, laisse présager le pire pour des professionnels bien moroses. Dans cette conjoncture, il n’est pas évident de se projeter. Un sentiment partagé par Linda Piperi, la toute nouvelle présidente de l’office de tourisme bastiais. « Nous ne sommes pas en mesure de prévoir quelque chose », confie l’élue dans les colonnes de Corse-Matin. Il faut avouer que le bilan de l’année 2020 a de quoi faire froid dans le dos à des restaurateurs ou des hôteliers qui n’ont jamais connu pareille catastrophe : «C’est mauvais, on est aux alentours de moins 40 %, voire moins 50 % de fréquentation touristique, mais il est aujourd’hui très difficile de quantifier de façon précise.» Pour Linda Piperi, il s’agit de ne pas s’apitoyer et de mettre en place, dès maintenant, une stratégie de contre-attaque.
Il faut faire voyager les Corses en Corse
Ce plan pourrait être centré autour d’une clientèle locale, trop souvent délaissée par le secteur : «Nous savions que nous n’aurions pas beaucoup de touristes étrangers. On a tendance à oublier notre clientèle locale… Le modèle touristique doit changer, c’est une certitude. Cette clientèle existe déjà et il faut l’attirer de plus en plus… Il faut faire voyager les Corses en Corse», explique la Présidente. Dans tous les cas, il semble évident que l’Office de tourisme corse devra être inventif pour attirer un maximum de monde, car au niveau des finances, la tendance risque d’être à la diète. «Le budget de l’office dépend énormément de la taxe de séjour. Mais comme il n’y a pas eu beaucoup de touristes, il n’y a pas eu de taxes », analyse Linda Piperi avant de conclure : «On peut espérer le soutien des subventions de la CAB et de la ville de Bastia, mais là encore, leurs revenus ont baissé en 2020. Nous allons devoir faire avec un budget contraint.»