Publié le 12 décembre 2013 à 14h17 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h11
L’UPE 13 (Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône) entend apporter sa contribution aux élections municipales de Marseille en 2014. A cet effet, elle vient de publier le livre : Faire gagner Marseille Provence c’est possible, dans lequel « la parole est donnée à des experts, des spécialistes d’horizons divers qui, chacun dans leur domaine, savent qu’elles seraient les voies d’avenir à emprunter », comme l’explique Jean-Luc Chauvin, le président de l’UPE 13. Précisant : « Ces experts sont des chefs d’entreprise mais aussi des architectes, des urbanistes, des intellectuels, des universitaires, des enseignants, des hauts fonctionnaires ».
Les réflexions développées dans cet ouvrage peuvent être enrichies, critiquées, d’autres pistes sont avancées « sur la plateforme Faire gagner Marseille Provence ». Sept axes prioritaires sont définis dans le document : il est question d’aménagement du territoire, de Marseille capitale, de filières d’avenir, du port, de culture. Mais, le premier chapitre révèle un patronat dont la réflexion évolue puisqu’il aborde la question des quartiers. Et le message, dès les premiers mots, est clair : « L’étude de la CAF publiée en septembre dernier révèle qu’à Marseille 26% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est à dire avec moins que 942 euros par mois soit 60% du revenu médian. Plus inquiétant encore les chiffres du DROS (Dispositif Régional d’Observation Sociale) qui démontrent qu’un enfant marseillais sur deux (44%) vit sous le seuil des bas revenus ». Et est-il avancé: « La pauvreté n’est pas mère de toutes les délinquances certes mais elle favorise les conditions de sa propagation ». Christian Duval, le directeur de l’IEP d’Aix considère alors : « Le tout répressif est illusoire s’il ne s’accompagne pas d’une vraie politique éducative d’insertion ». Pour sa part, Johan Bencivenga, le président de la Fédération du BTP 13 considére : « Nos métiers évoluent plus vite, ils deviennent technologiques. Tout un pan de nos activités est désormais lié à ce qui relève des nouvelles normes de construction à Basse consommation d’énergie et il y a un potentiel de développement considérable. Pour autant il faut fonctionner à la fois avec des écoles de formation pointues, des commanditaires souvent publics, des entreprises et aussi des unités de recherche et tenter de réunir tout sur un même site ». L’UPE 13 avance donc « L’idée d’un techno-centre du BTP et pourquoi ne pas le situer en proximité de zones d’habitation qui aspirent à un avenir plus normalisé ? ».
Jean-Luc Chauvin estime: « La jeunesse est une chance si on sait lui offrir un avenir. Il faut de l’éducation, de la formation, de l’emploi. Il faut détruire les barres invivables, reconstruire de nouveaux quartiers, avoir un vrai programme d’implantation des entreprises. Pourquoi ne pas créer un incubateur d’entreprises ? ».
« Nous sommes là pour favoriser le développement économique »
Emmanuel Barthélémy revient sur l’ambition du livre réalisé par l’UPE13 : « Nous sommes là pour favoriser le développement économique, le développement de l’entreprise, favoriser l’attractivité du territoire. Avec ce document nous avançons des pistes tout en sachant très bien que les grandes décisions appartiennent aux politiques. Mais, nous avons voulu ouvrir des pistes, réfléchir aux conditions permettant un développement du territoire en considérant que Marseille avait tout pour être une grande d’Europe ».
D’ici là, la route est encore longue et, justement les patrons posent la question des transports en commun : « Le territoire est saturé en terme de véhicules. Nous avons un port, un aéroport, deux gares TGV et il n’y a aucun maillage entre ces équipements. Il faut également créer un réseau de télécommunication performant à l’échelle de la métropole, et là aussi nous sommes en retard ».
Au niveau de l’hôtellerie, Loïc Fauchille, le président du groupement des chaînes de Provence, lance : « Nous déplorons que le tourisme ne fasse pas partie des attributions de la métropole car c’est ensemble que nous pourrons aller conquérir de nouveaux marchés à l’étranger. Marseille la rebelle séduit, 95% des gens ont envie de revenir. Mais ils nous disent qu’il manque une base de loisir. Et puis, il faut un Casino, des boites de nuit. Il manque aussi une fête qui devrait se dérouler sur l’ensemble de la métropole, pendant plusieurs jours ».
Un chef d’entreprise raconte avoir quitté la zone des Milles à cause des problèmes de transport : « Nous avons regroupé nos services sur Meyreuil, mais là aussi, un parc se développe sans que la question des transports soit réglée ».
Une question des transports d’autant plus importante que « la métropole ne s’est pas développée par extension du centre mais par la constitution de plaques économico-urbaines autonomes voulu par l’État », explique l’architecte Corinne Vezzoni. « Il y a donc des plaques et rien entre, ou alors cela se remplit mal. Mais le vide existe même en cœur de ville ce qui pourrait permettre de faire de Marseille une ville nature, un concept sur lequel travaille toutes les villes d’Europe sans avoir forcément les espaces pour » .
Jean-Luc Chauvin se réjouit par ailleurs : « Il est réconfortant de voir que l’OCDE ne dit pas autre chose que nous, il existe ici un formidable potentiel de développement économique ».
Michel CAIRE