Publié le 3 juillet 2015 à 18h29 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
«« Le Midsummer night’s dream », c’est le meilleur livret au monde. Ce n’est pas basé sur Shakespeare, c’est du Shakespeare auquel s’ajoute la musique de Britten, belle, poétique, mystérieuse…» 24 ans après, Robert Carsen réinstalle son ciel bleu nuit, sa verte prairie, ses lits d’un autre siècle sur le plateau de l’Archevêché pour y faire revivre ce «Songe d’une nuit d’été» qui fut le premier fleuron, et quel fleuron, de sa carrière de metteur en scène. «C’est sûr que je suis ému d’être de retour ici avec cette production. D’ailleurs il faut que je pense à envoyer un mail à James Bowman et à Lillian Watson avant la première.» Bowman, Watson : les deux avaient enchanté le festival d’Aix en 1991 et 1992 avec ce «Midsummer». Cette année, pour la reprise, ce sont Sandrine Piau et Lawrence Zazzo qui incarneront Tytania et Oberon. « Une chose est certaine, poursuit Robert Carsen, c’est que la mise en scène est adaptée aux interprètes. Puis en 24 ans, cette production a beaucoup tourné sur les scènes du monde et quelques modifications de détail y ont été apportées. Ce qui est dans l’ordre logique des choses.» Lorsqu’on lui demande si le fait que cette œuvre soit revue 24 ans plus tard par une partie du public qui était là en 1991 et 1992 génère une pression particulière, Robert Carsen sourit et lâche : «C’est certain» du bout des lèvres avant de poursuivre : «Pour moi le challenge c’est de faire en sorte que ceux qui ont déjà vu et apprécié ce Songe prennent du plaisir à le revoir et que ceux qui le découvrent soient aussi émerveillés que les premiers à l’issue de la représentation.» Une chose est certaine, Robert Carsen ne réalisera pas une autre mise en scène de cette œuvre. «Je n’accepterai jamais ça. En fait, il m’arrive très rarement de refaire la mise en scène d’une œuvre sur laquelle j’ai déjà travaillé. Chaque mise en scène me demande beaucoup de temps pour entrer dans l’œuvre, l’analyser et construire. Ce sont des pièces uniques, en quelque sorte.» Et lorsqu’on lui parle de la modernité de ce «Songe d’une nuit d’été» 24 ans après, il tempère : «Je ne travaille pas sur le côté actuel ou de mode immédiate. Je pense que les qualités hors du temps caractérisent les productions qui durent le plus. Mais, vous savez, lorsque je réalise une mise en scène je ne pense ni au succès, ni à la durée de vie; je veux surtout faire le mieux possible…» Et de conclure : «Le spectacle a évolué un petit peu. Mais cela fait plaisir quand on voit les enfants grandir, non ? Que dire de plus si ce n’est que cette œuvre parle de la jeunesse et de l’amour de manière très intense avec une grande fraîcheur. Puis Le Songe d’une nuit d’été donné la nuit sous le ciel d’Aix-en-Provence, quoi de plus normal et de plus fabuleux.»
Michel EGEA
Pratique. «A Midsummer Night’s dream» les 4, 7, 10, 12, 16, 18 et 20 juillet à 21h30 au théâtre de l’Archevêché. Informations et réservations au 08 20 922 923 et sur festival-aix.com – Tarifs de 30 à 250 euros. Le Festival informe que dans le cadre du plan vigipirate renforcé et à la demande de la sous-préfecture, une fouille visuelle de tous les sacs des spectateurs sera effectuée à l’entrée des lieux de représentation. Par ailleurs, aucune valise, sac à dos ou sac volumineux ne pourra être accepté à l’intérieur des sites. Afin de faciliter votre accueil, il est recommandé d’anticiper votre arrivée au théâtre. L’équipe de la boutique du Festival est à votre disposition pour toute précision soit par téléphone au 0820 922 923 (12cts€/min) soit à la boutique du Festival, Palais de l’Ancien Archevêché, 13100 Aix-en-Provence (ouverte tous les jours de 10 heures à 19 heures en continu)
Les prix Gabriel Dussurget ont été attribués, Il y a quelques jours, au Conservatoire Darius Milhaud
La remise des prix Gabriel Dussurget s’est déroulée en présence de la nièce du créateur du Festival d’Aix, Kathleen Fonmarty-Dussurget. Cette année, il y avait deux prix. Celui du Jeune Espoir, attribué pour la première fois et distinguant un élève du Conservatoire Darius Milhaud d’Aix-en-Provence. Il a été attribué à Mathis Cathignol, pianiste de 15 ans. Le prix lui a été remis par Roberto Benzi. Quant au Prix Gabriel Dussurget, qui vise à distinguer un nouveau talent du Festival, il a été attribué, pour sa 10e édition depuis 2006, au ténor David Portillo. Il avait chanté Lurcanio dans «Ariodante», l’an dernier et interprète cette année Pedrillo de «L’enlèvement au sérail». Le trophée lui a été remis par Roger Soyer.