Publié le 7 avril 2015 à 11h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h48
Dans la famille Capuçon, il y a Renaud au violon et Gautier au violoncelle; dans la famille Chilemme, il y a Marie à l’alto et Guillaume au violon; dans la famille La Marca, il y a Adrien à l’alto et Christian-Pierre au violoncelle et dans la famille Moreau, on trouve David et Raphaëlle au violon et Edgar au violoncelle. Lundi en fin d’après-midi, à l’auditorium du Conservatoire Darius Milhaud, au jeu des quatre familles, toutes les cartes étaient gagnantes. Pour le quintette de Schubert D 956, il fallait donc jouer les frères Capuçon, Raphaëlle et Edgar Moreau et Adrien La Marca. Quelle beauté, quelle qualité de composition que ce quintette dont les notes furent posées sur la portée par Schubert deux ans avant sa mort. Les frères et sœurs ont donné à ce moment de musique toute sa profondeur, créant une atmosphère particulière, presque irréelle, notamment à l’attaque du deuxième mouvement, l’adagio, exceptionnel, aérien et électrisant. Cinquante minutes de quasi extase pour consacrer définitivement Schubert comme l’un des plus grands maîtres de la musique de chambre. Mais en était-il vraiment besoin ? L’octuor de Mendelssohn opus 20 était donné en seconde partie par les Moreau, Chilemme, La Marca et Renaud Capuçon qui emmenait à ses côtés tout ce petit monde dans l’univers joyeux et coloré du jeune Mendelssohn âgé de 16 ans lorsqu’il compose cette pièce en 1825. Une œuvre joyeuse, colorée, presque enjouée qui a donné l’occasion à tous les interprètes de mettre en valeur les belles sonorités de leurs instruments tout en préservant, par leur attention de tous les instants et leur précision, la qualité et la puissance de l’ensemble. Un fort agréable moment pour ponctuer cette idée bienvenue et, pourquoi pas à renouveler, de réunir les fratries sur une même scène. Car si c’est un bon coup médiatique et marketing, c’est aussi une réussite musicale.
Michel EGEA