Publié le 12 mars 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h42
La Commission d’enquête parlementaire sur les filières djihadistes est en Provence-Alpes-Côte d’Azur les 12 et 13 mars, un voyage qui n’est pas étranger au fait que son président est le Niçois Eric Ciotti et son rapporteur le Marseillais Patrick Mennucci. Ce dernier d’insister: «Il n’y a pas de dangerosité particulière à Marseille, tous les départements de France sont touchés». Précisant: «Les Bouches-du-Rhône font certes parties des 10 départements les plus touchés mais cela peut être lié au nombre d’habitants. Plus surprenante, en revanche, est la présence de la Haute-Savoie». La Commission précise également: «Nous nous sommes rendus au Danemark, à Bruxelles, des déplacements sont également prévus en Turquie et en Syrie». Au cours de cette conférence de presse qui s’est tenue ce jeudi à Marseille, il aura été, à de multiples occasions, question du secret Défense. Rappelons que c’est le 4 décembre que l’Assemblée nationale a autorisé la création d’une commission d’enquête de trente membres visant à procéder à l’analyse de l’efficacité des moyens de prévention, de détection et de surveillance des filières et des individus religieusement radicaux et présentant des risques manifestes de réalisation d’actes terroristes. Lors de sa réunion du 17 décembre 2014, la commission d’enquête a désigné outre Patrick Mennucci (SRC, Bouches-du-Rhône) et Éric Ciotti (UMP, Alpes-Maritimes), les vice-présidents : Yves Goasdoué (apparenté SRC, Orne), Claude Goasguen (UMP, Paris), Geneviève Gosselin-Fleury (SRC, Manche) et Meyer Habib (UDI, Français établis hors de France); secrétaires : Olivier Falorni (RRDP, Charente-Maritime), Serge Grouard (UMP, Loiret), Henri Jibrayel (SRC, Bouches-du-Rhône) et Joaquim Pueyo (SRC, Orne). La Commission d’enquête devra avoir achevé ses travaux avant le 3 juin 2015.
Le voyage à Marseille a permis à la Commission de se rendre à la prison des Baumettes, «car nous tenions à voir ce qui se passe dans une prison lambda». L’occasion d’une rencontre avec les syndicats de gardiens et l’aumônier musulman. Patrick Mennucci lance à ce propos avec force que l’Islam n’a rien avoir avec les propos de l’État Islamique. «La radicalisation peut exister en prison, poursuit-il, mais ce n’est pas le principal vecteur de départ vers la Syrie et l’Irak».
A Nice, ils vont rencontrer une famille dont l’un des enfants est parti faire le Djihad. «Nous étudierons le travail accompli par le Département dans les collèges pour repérer les radicalisations. Il est certain que l’État ne pourra pas tout régler seul. Il faut que ville, département, métropole, région, se mobilisent, que la société soit solidaire», Il soulève la question d’internet: «Nous avons des progrès à faire en matière de contrôle. Notre travail nous permet de mesurer l’importance des problèmes psychologiques voire psychiatrique». Il dévoile: «1 300 personnes de nationalité française sont concernées par des activités terroristes, 500 se sont rendues en Syrie ou en Irak et 200 ont des velléités de départ sachant que tous ceux qui partent ne le font pas pour le Djihad, certains s’y rendent pour ouvrir des commerces…» Et de se faire l’écho d’une question soulevée par Claude Goasguen: «Est-ce que la question religieuse est centrale dans le départ ou s’agit-il de la question de l’État ? Ici, certains ne sont pas heureux, ils pensent pouvoir recommencer une vie ailleurs. Puis, il y a une dimension romantique, sur les moins de 18 ans, les filles sont plus nombreuses que les garçons à partir».
Valérie Boyer pour sa part rappelle ce que vivent les jeunes filles. «Le Djihad c’est le sexe à gogo. Les jeunes filles sont « mariées » plusieurs fois par jour».
Michel CAIRE