Publié le 17 mai 2013 à 2h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h49
La Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés a participé au Forum sur la clôture du Source et l’adoption de la Charte régionale de l’eau. (Lire papier précédent). La question de l’eau au niveau international a été soulevée par Gilbert Mitterrand, président de la Fondation Danielle Mitterrand-France Libertés. « L’objectif est la prise de conscience de l’eau. La problématique n’est pas que locale, elle est mondiale », tient-il à souligner.
« Des principes forts d’actions publiques soutenues par des actions citoyennes »
Tout en saluant cette initiative régionale : « Des principes forts d’actions publiques soutenues par des actions citoyennes. » Il faut, insiste-t-il « répondre aux besoins des peuples car il s’agit d’un bien indispensable à la vie ». Il évoque les nombreuses difficultés rencontrées : « Les conflits d’intérêt d’usage, les enjeux de pouvoir, économique, géoéconomique. » Ajoutant : « Il ne faut pas s’interroger seulement sur la préservation de la ressource mais également sur son accès qui remet en cause bien des intérêts et fait ressortir bien des contradictions. »
« Un cycle doit être respecté pour éviter un risque de rupture qui génère les guerres de l’eau »
La Fondation a initié cette prise de conscience et plaider pour le droit à l’accès à l’eau pour tous. Son président explique que l’on assiste « à une démarche économique qui prend la ressource en eau des peuples pour l’utiliser ailleurs avec des objectifs qui confortent des intérêts. L’eau est vitale et reconsommable pour ceux qui viennent après. Un cycle doit être respecté pour éviter un risque de rupture qui génère les guerres de l’eau. Elles existent déjà, le conflit entre la Chine et le Tibet, ce n’est pas le Dalaï Lama mais le fait que le Tibet est un château d’eau. » Il insiste sur l’action de la région Paca : « Votre démarche est première et exemplaire et la Fondation vous rejoint. »
Il insiste : « L’eau est vitale pour boire, manger, se laver. Il faut affirmer ce principe. L’Assemblée générale de l’ONU a adopté en 2010 une résolution dans laquelle elle déclare que le droit à une eau potable, salubre et propre est un « droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme ». Les États ont la capacité juridique de l’insérer dans leur constitution. Depuis, deux États l’ont fait : La Bolivie et l’Équateur. » Il souligne : « La France pays des Droits de l’Homme devrait s’engager à ce titre pour tous pas tous ceux qui peuvent payer ».
« Il faut que notre pays fasse sa part du chemin législatif »
La Fondation qui représente 40 ONG porte une proposition de loi à l’Assemblée nationale. « Il faut que notre pays fasse sa part du chemin législatif. » la Fondation porte une proposition de loi visant « une mise en œuvre de l’accès à l’eau gratuit dans nos territoires, fontaines publiques, équipement sanitaires publics, etc.L’eau est devenue trop chère pour nombre de ménages. Il est proposé la création d’un fonds national pour une aide en amont de la facture de l’eau des ménages. Elle ne doit pas excéder 3% des revenus. »
« Vous avez ouvert une voie et elle est au cœur de nos engagements »
Il indique par ailleurs : « À l’issue de la deuxième année de l’opération transparence, 60 millions de consommateurs et la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés réaffirment l’urgence de mettre à plat l’ensemble du dossier « eau potable » en France et demandent l’organisation d’Assises nationales de l’eau, réunissant l’ensemble des acteurs concernés.
Les actions à mettre en œuvre portent sur :un meilleur partage des informations ; la remise à plat des normes de qualité ; la nécessaire solidarité pour le financement ; une réflexion à long terme sur la gestion de la ressource. »
Gilbert Mitterrand constate que tous ces points sont « dans la rédaction de la Charte. Vous avez ouvert une voie et elle est au cœur de nos engagements. »
Patricia MAILLE-CAIRE