La Force du 13 : l’association conduite par Jean-Noël Guérini est devenue un parti politique

Publié le 13 novembre 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h25

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
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C’est dans une salle comble, 1 300 personnes, aux Pennes Mirabeau, en présence de nombreux maires du département, tous bords confondus, que Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, a lancé son parti politique : la Force du 13. «Un parti de citoyens pour les citoyens, ni à Gauche, ni à Droite ni au Centre, un parti qui place les hommes et les femmes au cœur de son action», indique-t-il, avant de poursuivre: «C’est parce que nous refusons les inégalités, l’injustice qui règnent dans notre société, le désordre et les insécurités qu’ils engendrent que nous transformons l’association La force du 13 en parti politique». Après que les 2 837 adhérents de l’association de la Force du 13 aient voté pour la formation du parti, Jean-Noël Guérini a entamé son discours. Il durera une heure, attentivement écouté mais aussi applaudi, pour, au total, un exercice réussi lors duquel il a annoncé que la Force du 13 serait candidate «avec détermination, sérénité et enthousiasme lors de prochaines départementales. Nous avancerons sans être otage de la fédération d’un parti qui ne peut plus décider tout seul et va chercher des autorisations de dialogue à Paris. Et demain, nous ferons de même pour d’autres élections. Pour les régionales puis ensuite, pour les législatives. Car, la « Force du 13 », se déclinera, dans chaque département, parce qu’elle est la force du peuple, la force de notre région». Il assure: «Je veux que ce département, nos communes et leurs habitants poursuivent leur marche en avant sans être emprisonnés dans une métropole décidée et dessinée de manière autoritaire».
Puis d’en revenir aux municipales à Marseille et «aux tristes acteurs d’une déroute inédite qui ont offert les clés d’une mairie de secteur à l’extrême droite sans le moindre mot d’excuse à l’attention de ceux qui se battaient pour eux, sur le terrain. Six mois après cette Bérézina électorale, avez-vous entendu un début d’analyse ? Avez-vous été témoins d’un questionnement ? Avez-vous enregistré une simple remise en cause ? Non, les sinistres personnages qui ont passé des mois et des années à me mépriser, me dénigrer, m’insulter ne veulent pas ouvrir les yeux».
Il fait un détour par la situation nationale : «Le président n’a pas enfilé le costume de sa fonction. Le changement promis c’est l’absence de changement. C’est l’inversion de la courbe du chômage sans cesse reportée à plus tard, tandis que les bras de fer ne sont qu’une longue succession de renoncements que les salariés de la SNCM paient au prix fort».

«La Force du 13 est devenue un parti politique pour défendre tous nos concitoyens»

Il n’oublie pas pour autant la Droite : «Que dire de ces combats, pour la conquête d’un parti qui ne veut pas, lui non plus, faire son autocritique et analyser, clairement, ce qui s’est passé depuis le 21 avril 2002». Et de se demander : «Mais où sont les embauches promises par le Medef en échange des mesures engagées pour améliorer la compétitivité ?». Il dit ainsi comprendre «la déception face aux mensonges, la désillusion face aux échecs d’une gauche sans boussole et d’une droite aveuglée par un esprit de revanche, je les comprends. Mais je ne les accepte pas, nous ne les accepterons jamais». Alors il peut lancer : «La Force du 13 est devenue un parti politique, pour défendre tous nos concitoyens et les 119 communes qui composent un département durement frappé par la crise» .
Il en revient à la métropole : «Certains avaient présenté ce projet comme la réponse à la fracture sociale qui mine Marseille. A les entendre, faire main basse sur les compétences des maires, couper les ailes des intercommunalités, afin de faire tomber dans l’escarcelle de la ville centre de nouvelles recettes, allait sortir Marseille de ses difficultés. Quelle folie ! Quel mensonge ! Quelle bêtise ! Quelle méconnaissance du territoire !».

«Il faut redonner du sens et du contenu à l’organisation de nos territoires»

Il dénonce : «A l’heure du désengagement de l’État, au moment où la baisse des dotations pose de très sérieux problèmes pour le maintien de l’emploi dans le secteur du bâtiment et de l’artisanat, quand les agriculteurs souffrent, quand la jeunesse voit son avenir en gris; quel mépris, quelle désinvolture, quelle inconséquence ! C’est à l’image des milliards promis pour Marseille par l’ancien Premier ministre… Évapores, disparus, envolés». Considère toutefois : «Oui, je le dis avec fermeté, il faut redonner du sens et du contenu à l’organisation de nos territoires. Mais on ne le fait pas en coupant les crédits par une baisse sans précédent des dotations, et en recentralisant. Car c’est cela la métropole qu’on nous propose. La gestion de la pénurie par une superstructure éloignée du quotidien, signifiera inéluctablement une hausse vertigineuse de la fiscalité des ménages, et se traduira par un amaigrissement drastique des services rendus à la population».
«On nous a vendu ce projet, poursuit-il, avec un seul slogan: « cela permettra de faire des économies ». Parce que supprimer des strates, alléger le millefeuille, c’était, c’est, disent les beaux penseurs, les brillants technocrates, le chemin des économies. Mais elles se feront où ces économies ? Elles se feront comment ? En licenciant les fonctionnaires? En mettant à la rue les agents qui s’occupent des routes ? En licenciant ceux qui travaillent dans les collèges ou les lycées? En organisant la flexibilité des métiers et des statuts ? Ou bien en supprimant les services rendus à la population ?».

«La machine à détruire la commune que cherche à nous vendre le gouvernement, c’est la porte ouverte à l’extrême-droite»

Alors, pour lui : «La machine à détruire la commune que cherche à nous vendre le gouvernement, c’est la porte ouverte à l’extrême-droite».
Il aborde enfin la question des conseils généraux : «N’oublions jamais que l’effacement annoncé ces derniers mois du Conseil général dans l’un des nombreux projets de loi sur la réforme territoriale, entraînera un vrai risque de voir les solidarités territoriales escamotées, rabotées, brisées». Avant de constater «un nouveau changement d’orientation. Le Premier ministre fraîchement nommé avait gommé plus de deux cent ans d’histoire et trente années de décentralisation. Et miracle, il redécouvre, à Pau, les vertus du Département, colonne vertébrale des solidarités territoriales. Sans doute a-t-il compris ce qui se passe dans les Bouches-du-Rhône ? Sans doute a-t-il pris, un peu tard, conscience de la réalité construite par l’histoire de France ?».

«Pour réformer, il faut de l’ambition, il faut de la volonté, il faut du courage»

Rappelant la situation où se trouve la France, «la réforme est de plus en plus indispensable. La lutte pour l’emploi, pour l’école et la réussite scolaire, pour la justice sociale, mérite bien mieux que les sempiternelles oppositions entre gauche et droite. Pour réformer, il faut de l’ambition, il faut de la volonté, il faut du courage. Il faut autre chose que ces discours accusateurs de la droite contre la gauche ou de la gauche contre la droite, discours et attitudes dont nos concitoyens sont lassés. Pour réformer, il faut savoir écouter, attentivement et patiemment. Il faut aussi savoir faire partager ses choix, ce que les gouvernements, depuis plus de quinze ans, ne savent ou ne veulent plus faire…».
Et affirme qu’il est urgent «de redéfinir les contours d’une fraternité moderne, qui refuse l’assistanat, mais tend la main à ceux qui pourraient rester sur le bord du chemin. Droits, mais aussi devoirs, voilà ce qu’il nous faut imposer. Droits et devoirs, c’est aussi la conduite qui est la nôtre avec une défense sans faille de la laïcité, pilier de notre République.Il n’est plus question de céder aux tentations du communautarisme, forme contemporaine du repli sur soi, qui morcelle et fragmente notre espace de liberté et de progrès. Et, plus que jamais, nous devons défende la liberté et l’égalité entre les sexes, pour que chacun s’épanouisse et vive ses droits avec passion et bonheur».
A l’issue de son intervention, Jean-Noël Guérini a annoncé que «la liste des candidats pour les départementales sera dévoilée en janvier» et de présenter un premier binôme «dans le canton redécoupé des Pennes Mirabeau» réunissant l’expérience avec Georges Cristiani, président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône et la jeunesse avec Roxane Calafat, 24 ans, jeune élue des Pennes Mirabeau.
Patricia MAILLE-CAIRE

On a pu noter, liste non exhaustive, la présence du doyen des maires Georges Rosso (PCF), maire du Rove, Daniel Fontaine (PCF), ancien maire d’Aubagne, Michel Illac (DVG), maire d’Ensuès-la-Redonne, Jean-pierre Maggi (PS), maire de Velaux, Jean Mangion (UMP), maire de Saint-Etienne du Grès, Claude Piccirillo (UDI), maire de Saint-Victoret, Lisette Narducci (PRG) maire des 2/3 à Marseille, Hervé Chérubini maire de Saint-Rémy-de-Provence…

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