Publié le 22 septembre 2019 à 9h43 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h31
A la veille de la marche pour le climat, la métropole Nice Côte d’Azur a déclaré, lors du Conseil métropolitain de ce vendredi 20 septembre 2019, l’état d’urgence climatique en votant la motion signée par la sénatrice des Alpes-Maritimes Dominique Estrosi-Sassone.
C’est en s’appuyant sur les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution de la biodiversité (IPBES) et sur celui du Sénat «Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée» concernant les risques naturels aggravés, les effets sanitaires du réchauffement, les risques sur les ressources en eau et la perturbation des activités économiques, que la métropole de Nice à voté une motion sur l’urgence climatique. L’institution ne manquait pas de rappeler à ce propos qu’en avril 2016, les dirigeants de 175 pays ont reconnu la menace du changement climatique et le besoin urgent de le combattre en signant l’Accord de Paris, en acceptant de maintenir le réchauffement «bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels» et de poursuivre les efforts en cours pour limiter l’élévation de température à 1,5°C. Une motion qui est justifié par le fait que «selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, plus de la moitié des leviers d’actions pour réduire massivement notre empreinte carbone se situent au niveau local ou régional». De plus, la métropole considère: «La réalisation de la transition énergétique ne pourra se concrétiser qu’au travers d’une mobilisation collective des acteurs du territoire, soit un engagement simultané des collectivités, des acteurs sociaux et économiques, et de l’ensemble des habitants».
La motion
«La Métropole Nice Côte d’Azur déclare l’état d’urgence climatique en réponse à la menace qui pèse sur notre civilisation, l’humanité et sur le monde naturel. Notre territoire métropolitain doit s’engager dans un effort de mobilisation d’urgence, avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible et au plus tard en 2050. La réussite de cet engagement collectif passe par une mobilisation simultanée: des collectivités, et en premier lieu les communes et la Métropole Nice Côte d’Azur; des acteurs sociaux et économiques; de l’ensemble des citoyens de la Métropole Nice Côte d’Azur. Conformément aux orientations de notre Plan Climat Énergie territorial qui va permettre, avec un programme de plus de 170 actions, de baisser de 22 % ses émissions de gaz à effet de serre. La réalisation de ce nouveau Plan Climat nécessitera sur les 6 prochaines années, une implication forte et solidaire de tous nos acteurs sociaux et économiques locaux, en vue notamment d’atteindre les objectifs de mobilité durable, de développement des énergies renouvelables locales, de rénovation énergétique des bâtiments, et d’amélioration des traitements des déchets urbains. Dans cette démarche vertueuse, une charte d’engagement des acteurs de la Métropole Nice Côte d’Azur sera notamment diffusée afin d’amplifier encore cet effort de transformation technique et d’adaptation économique de notre territoire. Il s’agira également de donner une priorité aux entreprises qui atténuent le changement climatique et ses conséquences, et à défaut de les accompagner en ce sens. Enfin l’implication citoyenne de tous apparaît comme la clé indispensable de cette mutation longue et complexe. Afin de susciter et de développer celle-ci, la Métropole Nice Côte d’Azur entend poursuivre son engagement sur les points essentiels suivants : Informer régulièrement ses habitants sur la crise climatique et environnementale ; garder les préoccupations des populations vulnérables au centre de tous les processus de planification des efforts de transition et encourager chacun à participer activement aux processus décisionnels ; demander au Gouvernement de lancer un grand emprunt national pour financer toutes les infrastructures nécessaires à la transition et notamment les infrastructures de transport ; encourager les employeurs à verser à leurs salariés venant au travail à vélo une indemnité de mobilité ; développer l’offre de TER urbains ; intégrer le dispositif « 1 million d’arbres plantés » porté par la Région pour, d’ici 2021, aider les communes, EPCI ou associations, à planter des arbres en forêt (publique ou privée) et en ville. Dans le sens de la mise en place de cet engagement transversal de tous les acteurs de son territoire, la Métropole mettra en place, à l’occasion de l’approbation de son Plan climat 2025, un outil de gouvernance adapté et fédérateur, sous la forme d’un « Conseil local pour le climat », qui sera chargé de veiller à l’élaboration et au bon suivi du Plan Climat 2025. Chacun y aura sa place, sa libre expression, qu’il soit issu d’une institution, d’une association, d’une entreprise ou qu’il soit un simple citoyen. Seule la réussite de notre démarche sera notre objectif commun.» Le texte a été voté et des démarches sont en cours pour constituer le Conseil local pour le Climat.
La rédaction