Publié le 18 septembre 2018 à 23h39 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h59
L’Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Direccte et la Région Sud ont présenté ce mardi 18 septembre, une étude concernant l’emploi numérique en Région sur des chiffres de 2009-2014.
Alberto Lopez, directeur régional de l’Insee en Provence-Alpes-Côte d’Azur souligne la difficulté de définir le numérique et la solution trouvée : étudier les secteurs de cette activité et ses métiers. Deux grandes catégories se détachent au regard de l’emploi : d’une part la programmation, le conseil informatique et la publicité-communication où il progresse et d’autre part la fabrication industrielle des composants électroniques ou informatiques, où il est en recul. Avec un total de 69 000 emplois pour 3,7% de son emploi total, la région Sud est au 2e rang français, derrière l’Île de France (9,1% soit 519 000 emplois). Si les profils des employés sont hétérogènes, de manière générale, il s’agit majoritairement d’hommes, avec une part des femmes de 34% contre 49% tous secteurs confondus et de 15% dans la réparation d’ordinateurs par exemple. La majorité a un haut niveau de qualification, 63% ou 2 sur 3 travailleurs du numérique sont diplômés de l’enseignement supérieur, près de la moitié occupe un emploi de cadre (45%) avec une forte rémunération, 48 000 euros brut contre 33 000, en moyenne, tous secteurs confondus. Enfin, la Région a des travailleurs du numérique plus jeunes qu’au niveau national. Géographiquement, le numérique est urbain et sur les grandes technopoles, c’est d’ailleurs une spécificité de la région, Sophia Antipolis et l’Arbois avec The Camp, à côté d’Aix-en-Provence. Enfin, Alberto Lopez justifie les dates de cette étude, 2009-2014 car les statisticiens nationaux travaillent toujours en région sur des données constituées à partir de 5 ans de recensements mais souligne qu’au niveau national, des données plus récentes donnent le même contraste entre les 2 catégories du numérique : les services et l’industrie. «C’est effectivement un certain nombre de services qui est vraiment la figure de proue avec programmation, conseil et assistance informatiques versus l’ancienne industrie d’informatique», explique-t-il avant de rappeler: «C’est une tendance nationale qui, on le pense, a peu de chance de s’inverser dans le futur car, portée par la transformation même du numérique dans lequel la valeur ajoutée vient plutôt de la programmation voire de l’intelligence artificielle. Par ailleurs, tout ce qui est composants électroniques, qui ont été longtemps le support de base, connaissent d’autres localisations. Ce sont des secteurs qui sont dominés par des firmes multinationales qui vont localiser l’emploi et les activités dans des pays à moindre coût de main d’œuvre ». alberto_lopez_dir_regio_insee_emplois_numeriques_18_09_18.mp3 Bernard Kleynhoff, conseiller régional, président de la commission « Économie, Industrie, Innovation, Nouvelles technologies et Numérique » voit dans cette étude la confirmation de trois politiques régionales, d’abord équiper en très haut débit les zones qui ne le sont toujours pas, «le moyen et le haut pays », faute d’investissements privés. Y voit le rôle «d’équité et d’égalité des territoires» de la Région. Le Syndicat mixte régional, Paca THD, Paca Trés Haut Débit, financé par l’Europe, L’état et la Région, pour un montant total de 200M€, est chargé de poser la fibre en montagne (parfois en hélicoptère) et il y a d’autres chantiers dans le Var et le Vaucluse pour remplir un objectif que Bernard Kleynhoff qualifie de «raisonnable» et avoir, en 2020, 2021, au moins 90% du territoire régional accessible en très haut débit. En second lieu, il s’agit d’accompagner les entreprises régionales dans leur développement informatique, y compris en formant leurs salariés et leurs sous-traitants et enfin, former les professionnels et le grand public, aux métiers du futur. Rappelle l’ambition du président Renaud Muselier d’avoir «la première région numérique ou smart région, en Europe.» bernard_kleynhoff_emplois_numeriques_conseiller_regio_18_09_2018.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO