Publié le 28 mars 2018 à 18h14 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h24
A l’occasion de l’ouverture du Global Industry Forum à Paris, Le salon de l’excellence industrielle, il serait de bon ton de saluer le regain de compétitivité de l’industrie française dans un contexte futuriste où s’entremêleront, les compétences transverses de la robotique, réalité virtuelle, big datas, intelligence artificielle, automatisation, matériaux innovants, technologies de pointe, impression 3D etc. Une belle occasion pour le gouvernement de lancer le deuxième étage de la « start-up nation » avec la French Fab, ou comment louer l’ambiance start-up de la France (même) lorsque l’on manie du brick, steel and mortar. Le mythe de l’entrepreneuriat se voulait pure Tech, le voilà Tech et Fab à la fois, célébré au jeu du désir de s’émanciper des réussites surannées des entreprises du CAC 40. En fondant le mouvement «En marche », E.Macron a conceptualisé puis décliné la première start-up politique, démontrant au passage qu’il était possible de remettre à plat certains lignes de pensées. «En marche» a bien détrôné en quelques mois les machines de guerre politiques traditionnelles forgées, il y a plus d’un demi-siècle mais, force est de constater, que le pouvoir ne se partage pas aussi facilement sur une même ligne d’horizon ; Le format top down a la dent dure au pays du centralisme.
Comparaison n’est pas raison non plus lorsqu’il s’agit de juger la rupture entrepreneuriale non pas comme un tube à la mode mais comme une lame de fond emportant tout sur son passage, les sociétés du CAC 40 et les mentalités qui vont avec: Après Vivatech et ses jeunes pousses aux œufs d’or, voici le temps de Global industry et de la communication incestueuse des acteurs du CAC 40. A y regarder de plus près, le levier marketing autour de cet engouement Tech, Fab and Fun ne peut suffire à générer les champions de demain. Il crée certes un esprit volontariste auprès des jeunes entrepreneurs qui, à la sortie des études, se mettent a rêver d’une aventure, mais il met surtout en lumière autant pour Vivatech que pour Global industry, la puissance de feu revisitée des entreprises du CAC 40 en course pour prendre le bon virage vers l’ère de l’industrie du futur. Ce challenge ne se gagnera pas seulement sur le champs du marketing mais bien sur celui du double enjeu de la récompense salariale et du bien-être au travail or, sur ces deux points, les analyses sérieuses restent défavorables à notre « start-up nation ».
Pierre Distinguin, Expert en attractivité