Publié le 9 décembre 2021 à 18h15 - Dernière mise à jour le 3 novembre 2022 à 11h53
Alors que l’État vient de prendre la décision unilatérale de réenfouir le site archéologique de la Corderie, un patrimoine précieux de la plus ancienne ville de France, la ville de Marseille rappelle son opposition à cette décision prise par l’État et le Ministère de la Culture.
La carrière antique de la Corderie a été classée monument historique en 2018 par le Ministère de la Culture, après la mobilisation des Marseillaises et des Marseillais contre un projet immobilier ayant pour conséquence la destruction du site. A l’époque, l’État s’était engagé à la mise en place d’un parcours pour permettre au public d’y accéder en permanence.
Ce bien commun est une des plus vieilles carrières du bassin méditerranéen
«Ce site fait partie des vestiges de la construction de la cité phocéenne. Carrière des pierres ayant servi notamment à bâtir notre ville 600 ans avant notre ère, ce site est le témoignage d’une histoire millénaire. Ce bien commun est une des plus vieilles carrières du bassin méditerranéen», précise la ville de Marseille.
«Trouver une solution pour préserver le site dans de bonnes conditions»
Après avoir attendu une décision de l’État pendant plus de deux ans, la Ville a été informée officiellement le 3 décembre de cette condamnation du site antique de la Corderie. Depuis l’arrivée de la nouvelle municipalité, la Ville défend une seule position : «La création d’un espace de valorisation sur site, accessible par toutes et tous. L’État s’y était engagé.» Pour respecter les préconisations des scientifiques, elle précise avoir «toujours été disposée à trouver une solution pour préserver le site dans de bonnes conditions mais aucune alternative n’a été proposée par l’État et la Ville n’a pas été concertée sur la décision finale.» Souligne que Marseille tiendra ses engagements qui consiste en «la valorisation de la découverte dans les collections du Musée d’Histoire, la création d’un dispositif de valorisation et de médiation dans le jardin attenant.»
«La ministre de la Culture Roselyne Bachelot enfouit une partie de la mémoire de Marseille»
Le maire de Marseille, Benoît Payan déclare: «A l’heure où les Marseillaises et les Marseillais se réapproprient leur ville, leurs espaces publics et leur patrimoine, l’État leur explique ici froidement que leur histoire, leur destin, ne leur appartient pas. L’État se dédit de ses propres engagements, sans aucune concertation ou négociation et à notre détriment et fait un choix clair : protéger les intérêts privés, quitte à négliger l’intérêt général, celui de Marseille et des Marseillais. En décidant de réenfouir les vestiges antiques de la Corderie, la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot enfouit une partie de la mémoire de Marseille.»
La rédaction