Publié le 15 février 2015 à 23h46 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Lahcen Daoudi, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres du Maroc a suivi le colloque organisé par Aix-Marseille Université sur «Aix-Marseille et la Méditerranée : défis et coopérations scientifiques». Manifestation au terme de laquelle il est intervenu pour plaider en faveur d’une plus grande coopération euroméditerranéenne.
«Face aux États-Unis, aux nouvelles puissances émergentes, nous sommes tout petit. Si nous ne nous unissons pas nous ne pourrons jamais relever les défis qui sont devant nous», rappelle Lahcen Daoudi. Évoquant la Méditerranée, il note : «Il y a eu des lacs bien plus importants que cette mer. Et je suis convaincu que si on la qualifiait de lac les choses deviendraient plus simples entre nous. Car, force est de constater que nous avons le même avenir, les mêmes défis». Et, face à cela, à ses yeux «nous avons déjà perdu trop de temps».
« Il faut avoir, poursuit-il, la volonté politique de dire : « c’est fini le face à face, maintenant c’est main dans la main ». Unis, les perspectives seront bonnes de part et d’autre de la Méditerranée, divisés, elles seront mauvaises pour les uns comme les autres».
Dans ce cadre, il se prononce en faveur d’une grande rencontre universitaire Europe, Maghreb, Sahel «afin de défricher le terrain car il faut bien être conscients que ce n’est pas par les armes que l’on peut vaincre le terrorisme mais par la science». Et de prévenir: «A tout moment le terrorisme peut déstabiliser le Maghreb et le Sahel et alors, vous aurez ici les étincelles».
Il en vient à la Recherche et l’Enseignement Supérieur : «Il faut faire de la recherche qui puisse aboutir à la production. Au Sud, il s’impose de coopérer, surtout en matière de formation. Il faut, sur l’ensemble du périmètre, développer les coopérations en matière de masters, de doctorats, repenser la mobilité des étudiants. Développer une recherche qui ne soit pas adaptée aux seuls marchés locaux».
Lahecen Daoudi met ensuite l’accent sur un autre enjeu l’Afrique: «C’est deux milliards d’habitants, un taux de croissance de 5 à 7%. L’Europe est embourbée dans la crise. Lorsqu’elle va se réveiller, il sera trop tard, l’Afrique sera prise par d’autres. Pourtant Marseille est bien placée, nous partageons beaucoup, connaissons la même réalité, le même soleil, les mêmes questions en matière d’écologie, les mêmes problématiques locales et internationales».
Et de conclure, après avoir salué le travail d’Aix-Marseille Université, en se prononçant en faveur de la colocalisation en matière industrielle, un partenariat gagnant-gagnant dans le domaine de la recherche et une ouverture des laboratoires aux pays africains «autrement nous n’avancerons jamais».
Michel CAIRE