Lancement du Mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Publié le 5 novembre 2014 à  12h08 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Comme chaque année depuis 12 ans, le Mois de l’économie sociale et solidaire prend ses quartiers en novembre, en Provence-Alpes-Côte d’Azur comme dans toute la France, avec un focus particulier en 2014 sur les achats responsables et dans un contexte réglementaire qui encourage, grâce à la promulgation, le 31 juillet dernier, de la Loi Économie Sociale et Solidaire (ESS) en France. Pas moins de 90 manifestations sont organisées dans le cadre de ce mois, la première a eu lieu le 22 octobre avec la Mutualité française qui a ouvert le mois de l’ESS à l’Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la dernière se tiendra le 5 décembre à Gap.

Le mois de l' ESS a été lancé par Michel Faure, président de la CRESS Paca, Alain Maïssa, président de l'Union Régionale des Scop Paca, Bruno Lasnier de l'Apeas en présence de 2 représentants de Scop Olivier Ludwig Legardez de la Scop Tchikebe et Julien Dezecot du magazine
Le mois de l’ ESS a été lancé par Michel Faure, président de la CRESS Paca, Alain Maïssa, président de l’Union Régionale des Scop Paca, Bruno Lasnier de l’Apeas en présence de 2 représentants de Scop Olivier Ludwig Legardez de la Scop Tchikebe et Julien Dezecot du magazine
C'est au sein de la Scop Tchikebe à Marseille que le Mois de de l'Economie sociale et solidaire (ESS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur a été lancé (Photo D.R.)
C’est au sein de la Scop Tchikebe à Marseille que le Mois de de l’Economie sociale et solidaire (ESS) en Provence-Alpes-Côte d’Azur a été lancé (Photo D.R.)

Michel Faure, le président de la Chambre régionale d’économie sociale et solidaire (CRESS) Paca, revient sur le poids de cette filière : «Nous avons passé la barre des 160.000 emplois en Paca, soit plus de10% des emplois de la région et plus de 13% des emplois privés. C’est aussi plus de 4 milliards de salaire pour un secteur qui compte plus de 68% de femmes parmi les salariés». La région Paca conserve ainsi sa 3e place pour le volume des établissements employeurs de l’ESS et se positionne comme la 4e région en volume d’emplois de l’ESS derrière l’Île de France, Rhône-Alpes et le Pays de Loire.
Le décor est planté, nous ne sommes pas là devant un secteur anecdotique : «Ce mois arrive à un moment important, avec la Loi sur l’ESS qui s’adresse à tous ceux qui sont d’accord, dans le monde de l’économie, pour une gouvernance démocratique : une personne une voix et une lucrativité limitée», souligne Michel Faure. Ajoutant que La Loi offre une meilleure visibilité en précisant clairement les statuts et le modèle économique des entreprises de l’ESS et vise à faciliter les financements publics et privés en faveur de l’ESS. «Et elle accorde une mission officielle de représentativité aux chambres régionales de l’ESS », se réjouit-il.

«Sur trois ans, les Scop ont créé en moyenne 4,5% d’emplois alors qu’en France sur la même période, on en perdait 0,3%»

Alain Maïssa, le président de l’Union Régionale des Scop Paca en vient sur le poids économique de ce secteur : «Sur trois ans, il a créé en moyenne 4,5% d’emplois alors qu’en France sur la même période, on en perdait 0,3%. Cela comprend à la fois des créations d’entreprises et le développement de Sociétés coopératives et participatives (Scop) existantes. Un tel résultat prouve une pertinence des Scop d’autant qu’elles sont présentes dans tous les secteurs». Il constate toutefois : «Nous avons encore du mal à mettre le pied sur la reprise d’entreprises saines». Il en vient à ce propos à la loi sur l’ESS : «Il faut 39 décrets pour que la loi soit applicable. Pour le moment nous en sommes à un. On voit le Medef s’opposer à l’article concernant le devoir fait au propriétaire d’informer les salariés en cas de volonté de vendre son entreprise. Notre position sur ce point est clair : le projet de reprise doit se faire avec l’accord de toutes les parties, il faut trouver des solutions qui conviennent à tous ». Michel Faure de signifier: «Nous ne voulons pas d’une guerre de tranchées avec le Medef, nous sommes aussi dans le marché».
«De toute façon, poursuit Alain Maïssa, la publicité sur les ventes n’est qu’un élément parmi d’autres. Les fonds dit « bienveillants » accessibles aux salariés font encore défaut au niveau national. Pour poursuivre et accélérer son développement, notre mouvement devra renforcer considérablement ses outils financiers et certainement en créer de nouveaux. Sur ce sujet, la Délégation régionale des Scop Paca met à profit son expérience en travaillant en étroite collaboration avec ses partenaires, parmi lesquels la Région ou encore la Caisse des Dépôts et Consignations ».
Place est ensuite donné à des exemples. In situ, Olivier Ludwig Legardez, Scop Tchikebe à Marseille, présente l’entreprise, imprimeur et éditeur d’art spécialisé en sérigraphie. « Nous voulions, avec mon frère, créer une entreprise démocratique, porteuse de valeurs auprès de ses clients et collaborative, valorisant les salariés», explique-t-il.
L’activité de la Scop est double : l’édition d’une part, liée à l’attachement pour l’art des deux gérants. Ils réalisent un travail d’accompagnement des artistes, mettant à leur disposition leur local de 400m² pour créer des œuvres en sérigraphie. Celles-ci sont ensuite exposées et vendues dans le showroom de la Scop ou à l’occasion d’événements artistiques. La Scop a récemment participé au Printemps de l’Art Contemporain à Marseille en présentant plusieurs œuvres. D’autre part la société propose l’impression d’œuvres en numérique et en sérigraphie sur des supports tels que les papiers d’art, le verre, le métal et le bois…

«Aujourd’hui il faut aider les entreprises à se développer, à trouver de nouveaux marchés»

Julien Dezecot présente le premier numéro du magazine Provence Durable. Ce support met en avant les actualités en faveur de l’économie sociale et solidaire mais aussi des initiatives écologiques, des portraits d’acteurs engagés sur les territoires et des reportages au cœur de l’actualité.
Enfin, Bruno Lasnier, de l’Agence provençale pour une économie alternative et solidaire (Apeas), avance: «Aujourd’hui il faut aider les entreprises à se développer, à trouver de nouveaux marchés». Pour ce faire le salon So Eko, qui se déroulera le 25 novembre au Palais des Congrès de Grasse, de 9 heures à 18 heures. «Pour la première fois en Paca des acheteurs publics ainsi que ceux de l’économie classique et les fournisseurs relevant de l’ESS vont se rencontrer directement au sein d’un salon professionnel dédié, au niveau régional ». De nombreux stands, ateliers, conférences et un espace « B to B» permettront aux acheteurs professionnels de trouver des solutions à leurs besoins de prestations ou de produits socialement et écologiquement responsable. Trois cents acheteurs publics et privés sont attendus, parmi eux, la Poste, Véolia, Vinci…
Michel CAIRE
Plus d’info et programme: Le mois de l’ESS et sur CRESS Paca  

 

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