Publié le 4 octobre 2022 à 20h15 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 18h19
Depuis un an, la Société Nationale de Protection de la Nature, gestionnaire de la réserve naturelle nationale de Camargue, le Conservatoire du littoral, propriétaire du foncier et les collectivités locales, œuvrent avec l’appui des services de l’État à la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’étang du Vaccarès, au cœur du delta de Camargue.
L’état de conservation de cet étang, classé comme « mauvais » lors de l’évaluation du plan de gestion réalisée en 2021, nécessite des actions rapides et ambitieuses afin de retrouver un «bon état» à l’échéance de 2027. Augmentation de la salinité, mauvaise qualité de l’eau et difficultés des échanges avec la mer sont les principales menaces qui pèsent sur cet écosystème protégé depuis 1927 et reconnu au niveau national, mais aussi international comme l’attestent les nombreuses protections et labellisations obtenues.
Parmi les opérations envisagées dans le cadre du plan de sauvegarde du Vaccarès, il est prévu en phase d’urgence l’augmentation des apports d’eau douce issus directement du Grand Rhône et du Petit Rhône, via les sites périphériques propriétés du Conservatoire du littoral et le réseau géré par les Associations Syndicales Autorisées.
Mieux gérer les niveaux d’eau
Cette première phase concerne la réhabilitation complète des réseaux hydrauliques permettant de bien séparer les réseaux d’irrigation et de drainage, ce qui est capital pour l’élevage de taureaux et de chevaux mais aussi pour limiter les pertes d’eau, enjeu économique important pour les ASA. Ces travaux permettront également de mieux gérer les niveaux d’eau, ce qui est indispensable pour une bonne gestion de la salinité et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. L’ensemble de ces travaux représente aujourd’hui plus d’un million d’euros de travaux pour les seuls sites situés au nord de la digue à la mer.
Des premiers résultats sur le terrain sont attendus pour 2023
Une seconde phase de travaux, menée à partir de 2026, sera mise en place pour compléter ces premiers apports au travers de dispositifs gravitaires en cours d’études en partenariat avec de nombreux acteurs, notamment les propriétaires et agriculteurs en charge du canal de Fumemorte.
Ces engagements dont les premiers résultats sur le terrain sont attendus pour 2023, permettent à la fois de répondre à l’inquiétude légitime de nombreux habitants et acteurs du territoire face aux changements liés au dérèglement climatique en Camargue, mais aussi de démontrer qu’il existe des solutions qui peuvent être portées par les acteurs du territoire et méritent d’être intégrées dans un programme plus ambitieux à l’échelle du delta par les autorités compétentes.
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A propos
La Société nationale de protection de la nature est une association à caractère
scientifique qui se consacre à l’étude et à la protection de la nature, pour permettre aux écosystèmes et aux espèces d’exprimer le plus librement possible leurs potentialités adaptatives et évolutives. La qualité de leurs interrelations avec les sociétés humaines est également prise en compte. Fondée en 1854, elle est reconnue d’utilité publique depuis 1855. La SNPN a participé à la création de la convention de Ramsar de 1971 sur les zones humides et assure aujourd’hui sa politique de sensibilisation en France. L’action de la SNPN en faveur de ces milieux remarquables est quotidienne : elle gère trois réserves nationales en totalité ou en partie zones humides (Camargue, Grand-Lieu et Plaine des Maures) et œuvre, depuis 2007, à la préservation des milieux humides d’Île-de-France. Elle publie la revue Zones humides Infos.
Enfin, elle coordonne et anime le laboratoire d’idées « Zones humides » qui émet des avis et fait des propositions pour la préservation de ces milieux. Créée en 1927 et classée en réserve naturelle en 1975, la Réserve naturelle nationale de Camargue couvre 13 200 hectares au cœur de la Camargue. Son vaste territoire d’un seul
tenant, situé sur les communes des Saintes-Maries-de-la-Mer et d’Arles (Bouches-du-Rhône), bénéficie d’une protection intégrale et fait partie des plus grandes réserves de zones humides d’Europe. L’originalité et l’intérêt patrimonial international de la RNN de Camargue réside dans la diversité de ses habitats et des espèces qui les occupent (en particulier les 283 espèces d’oiseaux dont 269 d’intérêt patrimonial), ainsi que dans son fonctionnement écologique.
Le Conservatoire du Littoral est un Établissement Public de l’État créé par la loi n°75-602 du 10 juillet 1975, chargé de mener, dans les cantons côtiers, les communes littorales et les communes riveraines des lacs et plans d’eau d’une superficie au moins égale à 1000 ha, une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral et de respect des sites naturels et de l’équilibre écologique (art. L.322-1 du code de l’Environnement). Garant de la gestion patrimoniale des richesses naturelles et culturelles de ses sites, le Conservatoire du littoral agit en étroit partenariat avec les collectivités locales et autres acteurs du territoire à qui il confie la gestion des sites. Ensemble, ils construisent des projets de site viables et durables.
Ces «gestionnaires» emploient les gardes et agents du littoral, qui assurent au quotidien la surveillance, l’entretien et la mise en valeur des sites. Plus de 210 000 hectares sont aujourd’hui sous la protection du Conservatoire du littoral, représentant 18% du linéaire côtier. Ces espaces préservés contribuent à l’aménagement
durable et à l’équilibre des territoires.)]