Publié le 17 juin 2015 à 12h03 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h17
L’ouverture en salle de la 20e édition du Festival de Marseille est composée de trois pièces mariant diversités des techniques et des styles, porté par de somptueuses plages musicales et interprété par le prestigieux Ballet de l’Opéra de Lyon : Sarabande, de Benjamin Millepied suivie de Steptext et One Flat Thing, reproduced de William Forsythe.
William Forsythe pioche aussi bien dans les avancées néoclassiques que dans les fulgurances postmodernes. Mais il a un autre talent : pousser à l’extrême le mouvement, le décupler dans des spirales vertigineuses qui désaxent les corps, comme ici dans Steptext et One Flat Thing, Reproduced. Le classique Benjamin Millepied, directeur du Ballet de l’Opéra de Paris, a lui aussi imposé son langage chorégraphique, tout en fluidité et en souplesse. À l’image de Sarabande, magistrale relecture d’une pièce conçue pour Barychnikov par Jerome Robbins, chorégraphe du mythique West Side Story, grand maître qui a personnellement fait éclore le talent de Millepied au New York City Ballet.
William Forsythe Dès 1971 il poursuit sa formation à l’école du Joffrey Ballet et entre, deux ans plus tard à seulement 23 ans, au Ballet de Stuttgart où il est nommé chorégraphe résident en 1976. En 1983, invité par Rudolf Noureev, il monte France/Dance à l’Opéra de Paris. En 1984 il est nommé directeur artistique du Ballet de Francfort jusqu’à sa fermeture en 2004. A partir de 2005, avec The Forsythe Company, il renouvelle l’esthétique du ballet.
Benjamin Millepied En 1993, il part étudier à New York où il obtient un rôle au sein du New York City Ballet. En 2001, Benjamin Millepied est nommé étoile du New York City Ballet et commence à créer pour le Ballet de l’Opéra de Paris, l’American Ballet Theatre, ou encore le Ballet Mariinsky. En 2009, son premier succès Quasi una fantasia conduit le réalisateur Darren Aronofsky à lui confier la chorégraphie de Black Swan. En 2012, il fonde la compagnie L.A Dance Project. En 2013, il est nommé directeur de la danse à l’Opéra de Paris.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon Depuis plus de vingt ans, la compagnie s’est constitué un répertoire important (103 pièces, dont 51 créations mondiales) en faisant appel à des chorégraphes qui privilégient le langage, le faisant évoluer, inventant son environnement et sa mise en espace : les « post-modern » américains ou australiens , les écrivains du mouvement et les explorateurs de territoires nouveaux, mêlant gestuelle et images, ainsi que les représentants de la « jeune danse française ».
Sarabande, Benjamin Millepied
Pièce pour quatre danseurs. Durée : 24 minutes.
Sarabande, est construite sur des extraits de Jean-Sébastien Bach. Millepied a fait sienne l’attitude chorégraphique de Robbins d’être sans cesse « à l’écoute de la musique » et de danser comme inspiré par elle. Une danse qui joue de la maîtrise technique et de l’apparente décontraction, comme si le danseur improvisait. La Partita pour flûte est dansée par un seul interprète. Les autres séquences pour violon sollicitent quatre danseurs, dans un jeu relationnel à deux, à trois, à quatre : continuel enchaînement de pas, de portés, entrecoupés de grands sauts et de tours virtuoses. (Josseline Le Bourhis, Opéra de Lyon)
Steptext, William Forsythe.
Pièce pour quatre danseurs. Durée : 20 minutes.
Steptext, apparaît dans sa torsion à l’extrême du vocabulaire classique comme une sorte de manifeste du style Forsythe. Non seulement le chorégraphe y étire les corps et les gestes à la limite du déséquilibre, mais en contrepoint de la Chaconne en ré mineur de Bach, il organise une savante déconstruction des codes sonores et scéniques de la représentation. Ce troublant ballet de l’ellipse met très exactement le spectateur au centre du mystère de la création. (Isabelle Calabre)
One Flat Thing, reproduced, William Forsythe.
Pièce pour quatorze danseurs. Durée : 17 minutes.
Parcours sauvage au milieu de grandes tables, sortes de radeaux, de surfaces habitables entre ciel et terre, la danse s’ébauche et se développe dans les passages entre, sous et sur ces plates-formes qui, par leur disposition, organisent notre perception : corps vus en entier, à moitié, ou tronqués. Un déchaînement d’insolites assemblages visuels et sonores. (Josseline Le Bourhis, Opéra de Lyon)
Ballet de l’Opéra de Lyon les 17 et 18 juin à 21h au Silo – Plein tarif: 31€ / 25€ – Tarifs réduits: 20€ / 15€ et 10€ – Répétition publique, le 18 juin à 16h au Silo, (entrée libre sur réservation). Réservations au 04 91 99 02 50 ou festivaldemarseille.com