L’histoire serait-elle un éternel recommencement ? Patrick Mennucci avait lancé sa campagne des primaires en se positionnant contre Jean-Noël Guérini, le président du département, avec le succès que l’on connait. Puis, le thème a toujours été présent dans sa campagne, un élément parmi d’autres. Mais, depuis que Lisette Narducci, PRG, a passé un accord avec Jean-Claude Gaudin, tout comme Robert Assante d’ailleurs, il redevient le thème unique.
Patrick Mennucci dénonce le système Gaudin-Guérini. Mais, comme on ne se baigne jamais dans un même fleuve, il n’est pas sûr qu’il obtienne le même résultat. Loin s’en faut.
Car, une élection municipale a une dimension locale tout autant que nationale. Exclure ce dernier risque de tuer dans l’œuf la dynamique qui pouvait se créer suite à l’accord avec le Front de gauche. Il était possible pour la gauche non seulement de garder les 15/16, ce qui, dans tous les cas devraient se produire, mais aussi de sauver les 13/14 et, peut-être les 1/7. En utilisant l’union pour créer une dynamique, afin de mobiliser les abstentionnistes.
D’ailleurs, au niveau local, Patrick Mennucci déclarait, lundi, avoir entendu la sanction des urnes au premier tour à l’encontre du gouvernement, appelant à sanctionner Jean-Claude Gaudin pour son immobilisme au second tour. Il parlait d’avenir, d’espoir, en voulant avancer sur les dossiers : le logement, les transports, l’emploi… Tel n’est plus le cas, la thématique unique est celle du complot. Voie sans issue. Car le thème du « tous pourris » est celui-là même sur lequel prospèrent l’abstention et le vote Front National.
Et là est bien le pire. On assiste, avec ces municipales, à l’effondrement du mur républicain construit autour du FN. Le discours, en vogue depuis quelques années à l’UMP du « ni-ni », ne cesse de prendre de l’ampleur. Et, maintenant, au PS, il en est, comme à Béziers, pour ne plus respecter le pacte républicain. Marine Le Pen est en passe de réussir son pari. Des fossés se créent dans le camp républicain. Il est peut-être encore temps, malgré des blessures bien compréhensibles, de se ressaisir, de renouer le lien avec les électeurs pour construire un avenir, au-delà des résultats de dimanche. Il y a urgence.
Car le pire, c’est que le pire est encore à venir.
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