Publié le 10 avril 2014 à 17h47 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h43
Royaumes chimériques intemporels, faiseurs de temps sans lois pour les horloges, insectes mutants démesurés, et autres chasseurs de rois improbables : tous ces ingrédients serviront une mise en scène délirante et joueront les extravagances devenues norme, pour un jour.
Le choix du thème de l’édition 2014 du Carnaval de Marseille fait écho à celui de la nouvelle exposition temporaire « Le Monde à l’envers », proposée au Mucem, de mars à août 2014. Ainsi cette 25e édition du Carnaval de Marseille sera placée sous le double signe de la chasse à la morosité et de l’ouverture à l’incongru.
Les carnavaliers des 8 secteurs de la ville tenteront d’accueillir avec jubilation l’étranger, l’inhabituel, délivré en main propre par des artistes au meilleur de leur forme. Mais avant de se produire la clé d’or de la Ville de Marseille leur sera remise à 15h00 Tribune d’honneur près de l’Ombrière sur le Vieux-Port
Le Défilé
Dans le prolongement de Marseille Provence 2013, le thème du Carnaval, « le Monde à l’envers », à la fois culturel et décalé, est apparu comme une évidence. Lieu de rassemblement devenu incontournable pour les Marseillais, le Vieux Port deviendra le théâtre, à ciel ouvert, d’un monde totalement inversé.
Ce renversement des rôles et des situations typiquement carnavalesque a séduit et inspiré immédiatement les artistes du carnaval qui tenteront de transformer le cœur de ville et de théâtraliser avec humour le bouleversement temporaire de notre planète.
Ce grand défilé propose une véritable mise en scène des aléas et de la fébrilité du quotidien : rois imaginaires, bouleversement climatique, temps suspendu, époques décalées… serait-ce la fin du Monde ? Non, ce sont les artistes qui envahiront le Vieux-Port afin de mettre, le temps d’une journée, notre « Monde à l’envers »! Une potion contre la routine prescrite par les carnavaliers issus de tous les quartiers de Marseille.
Les cortèges par ordre d’apparition
-Cortège des 13e et 14e arrondissements piloté par la Compagnie Leda Atomica pour « Une fourmi de 18 mètres »
Une fourmi de 18 mètres, ça n’existe pas. A priori tout semble tranquille, équilibré, les lois de la biologie et de la physique ne permettent pas à des fourmis de 18 mètres d’exister sur la Terre actuelle. Et si, sous l’effet du Carnaval, cette échelle s’emballait, devenait folle, si les proportions changeaient….. L’homme rétrécit soudain et les objets qu’il a créé à sa taille deviennent sont disproportionnés…
-Cortège des 11e et 12e arrondissements piloté par Nuits Blanches en Compagnie «Sous le Soleil de la Lune »
Comme chantait le poète: « Le Soleil a rendez-vous avec la Lune, mais la Lune n’y est pas et le Soleil l’attend… » et voilà les terriens, qui, depuis la nuit des temps rêvent d’aller voir de plus près la Lune et de voir enfin la Terre de là-haut… Destination Lune, à la recherche de notre Ami Pierrot, Jean de la Lune ou du Petit Prince, perdu dans l’espace. Mais déception ! La Lune est nue, ni Sélénites, ni même Dupont et Dupont et ni même Georges Méliès ne s’y trouvent. Mais où sont-ils tous passés ?
– Cortège des 15e et 16e arrondissements piloté par le Collectif Charivari pour « Les faiseurs de Rois »
«Chercher un roi pour le carnaval et le hisser majestueusement sur son char pour le présenter à Marseille?» Un roi, fut-il de carnaval, choisi et présenté par les quartiers Nord, ça, ce serait un monde à l’envers… et puisque le Carnaval l’autorise, il a été décrété que ces carnavaliers seraient faiseurs de Rois ! Comme dans ce « monde à l’envers » tout est différent, faisons fi les règles ! fini ce monde où l’on déteste perdre son temps, voici un univers où l’on pourra le prendre à loisir. Au mépris de toute arithmétique, mathématique ou autre science hermétique, le temps du macrocosme de Carnaval ne sera pas compté mais décompté ou compté par tous les temps, ou peut-être de temps en temps. Même si, dans ce cortège, comme ailleurs, certains rabat-joie manifestent contre le temps qui change, se plaignant que du coup il n’y a plus de saison, que c’était mieux avant et que sans le temps, « va, tout s’en va »…
– Cortège des 9e et 10e arrondissements piloté par la Compagnie ZOUAK pour «Les Artistes au pouvoir »
Une femme au pouvoir ? Pourquoi pas ? Mais saltimbanque de surcroît, c’est bien une idée saugrenue de carnavaliers. Vous la découvrirez, pourtant, sur son « trône-roulotte » entourée de sa cour d’artistes de rue déjantés et dominant, pour cette intermittence de royauté, la grande hiérarchie du monde de la veille et du lendemain…
– Cortège des 6e et 8e arrondissements piloté par la Compagnie CIRKUL’R pour « Au grenier de grand-père »
Plongeon dans l’univers imaginaire d’un enfant, au fin fond d’un extraordinaire grenier où des générations entières d’objets en tout genre cohabitent. Les œuvres d’art se côtoient, les époques se superposent et, entassés, les vieux jouets finissent par s’animer. Grognements, tremblements et autres soubresauts proviennent du mystérieux grenier : une armée de jouets dévalent les escaliers bruyamment pour retrouver les routes et envahir la ville !
– Cortège des 4e et 5e arrondissements piloté par la Compagnie CIRKUL’R pour « Dali avait raison ! Zizanie a bord de la planète bleue ! »
Quand les mastoc tâtonnent… ils expérimentent et mentent, et là, la terre se détraque…et tout le monde craque ! Les broques braquent des briques, les époques se troquent, se mêlent, le temps se détend , les murs se fissurent …les minutes se dilatent. Il n’y a plus de lois pour les horloges, plus de temps pour les passe-temps, l’espace s’enfle, la bulle chronologique perd sa logique et là les pirates attaquent ! Le passé se vit au présent, les humains sont déréglés, alors ils sortent leurs parapluies par ciel bleu et perdent la mesure. Sommes-nous demain ou aujourd’hui, la Renaissance ou le Baroque ? Les souvenirs sont confus ! Alors on parle en verlan et on dort debout ! Sacré bazar à bord ! Tant bien que mal, on s’organise, on superpose les époques, pour être à jour, on partage ses inepties ! Étude approfondie d’un surréalisme intemporel, où les limites de l’impossible sont repoussées.
– Cortège des 1er et 7e arrondissements piloté par la Compagnie d’Ici, pour « Le Monde carrément »
Rencontre insolite avec l’artiste-cartographe Sabine Rhétoré qui joue à brouiller les cartes dans l’espoir de refaire le monde, carrément ! Le public est projeté dans des cubosphères ! Un cube à l’image de la planète de terre et d’eau, puis un cubomonde comme un grand échiquier des stratégies mondiales, pour finir par un planisphère en équilibre instable, où les mers sont végétales, où les pays sont anonymes… Dans cet univers, les antipodes se rejoignent : Russes et Africains se côtoient dans la danse, vélos et pousse-pousse tracent de nouveaux méridiens, cartographies revisitées le temps d’un défilé où circuleront des petits êtres ludiques qui se jouent de nos représentations et observent, mesurent, inventorient, photographient… Un monde qui ne tourne « carrément » pas rond !
– Cortège des 2e et 3e arrondissements piloté par la Compagnie Broadway Live pour la « Naturia »
Bienvenue à « Naturia », un univers visuellement fantastique, des animaux de plumes et d’écailles, dont les rôles sont inversés ! Les poissons, joyeux baladins des océans, envahissent les airs. Imitant les oiseaux tropicaux qui auraient perdu la raison, ils dansent, chantent, délirent et virevoltent dans une grande farandole au rythme de la samba sous une avalanche de couleurs. Mi écailles mi plumes, leur parure insolite est destinée à subjuguer les spectateurs. Quant aux volatiles, ils jaillissent des mers. Ces perroquets du Brésil sertis de corail, incarnent toute la féerie inspirée du «Sambodrôme» de Rio de Janeiro. Un grand panel de plumes, d’écailles, de couleurs et de musiques, viendra conter l’histoire de « Naturia », le monde où les espèces échappent aux classifications.
– Du Quai d’Honneur au Quai des Belges : Cortège de personnes non-valides et valides Batu-Kassav de la Compagnie CAMAPA: « Le Monde à l’envers… et contre tout »
Camapa illustre les péripéties de Don Quichotte et de ses rencontres, tirées d’un chapitre gardé secret jusqu’à là ! Sillonnant les plaines et les vallons, ce héros a rencontré et entraîne une population marchant le long de son chemin, des personnes à l’échine courbée, habillées de bures austères dont les visages sont d’un blanc lisse, terne et sans expression. Lorsque Don Quichotte se retrouve face à une horde de moulins à vent menaçants et inquiétants, il ressent la peur et la méfiance de ses compagnons. Les moulins lui ont soufflé à l’oreille que le peuple qui l’accompagnait, méconnu, étranger et différent, ne pouvait traverser leur territoire. D’un élan majestueux, il fonce droit devant, terrassant les moulins. Résultat instantané, tous les gens du peuple osent enfin montrer leurs vrais visages. Nous découvrirons leurs lumières éclatantes, cachées jusqu’alors.
La Fête sur le Port
Parti du Quai de Rive Neuve et après un temps festif sous l’ombrière, le défilé carnavalesque se dirigera vers le podium, pour un spectacle collectif Quai des Belges. Chaque cortège pourra alors montrer et faire entendre son univers imaginaire carnavalesque et musical, avec un rapport chaleureux et spectaculaire au public. Les artistes orchestreront un temps fort pour chaque secteur, peaufinés avec la complicité du metteur en scène général. Les carnavaliers prendront ensuite la route de l’Hôtel de Ville où une « scène ouverte », accueillera des spectacles et autres animations proposés par les groupes sélectionnés dans tout Marseille pour vivre les dernières aubades et instants dansés de ce carnaval, près de la Mairie.
Scène spectaculaire Quai des Belges : L’ensemble des carnavaliers et la compagnie Karnavires proposeront une pause spectaculaire sur une grande scène quai des Belges. Ce spectacle multipolaire usera de la parodie, forme d’humour qui emprunte le cadre, le style, le fonctionnement aux œuvres connues, aux personnages célèbres, aux systèmes sociaux, politiques ou scientifiques pour s’en moquer et renverser les rôles. Une stratégie de subversion, pour faire émerger le langage du rire et de la dérision que porte le thème 2014 du carnaval de Marseille.
Trois thèmes seront traités ou maltraités lors de ce spectacle : le système du monde, le monde des pouvoirs, les plaisirs d’ici bas
Rituels initiatiques carnavalesques, protocoles imaginaires et festifs seront mixés dans le respect des règles suivantes : la subversion des codes, l’inversion des valeurs, la célébration du paradoxal, l’affirmation du contradictoire à la recherche du sens caché du sens dessus dessous.
Machineries et structures pour une scénographie carnavalesque
-Une grande sphère armillaire de 4 mètres de diamètre avec la Terre au centre du système et tout autour, les planètes, ainsi que des objets qui pourront s’ajouter au cours du spectacle. Cette structure, support de jeux successifs, se mettra en désordre de marche à l’aide de moult effets spéciaux pour conclure ce carnaval.
-Le «chrono-carillon» (horloge à carillon qui tourne à l’envers) ponctuera l’accueil des secteurs.
-Trois « Castillos Mexicains », grandes tours de 8 mètres, équipées, de soleils et de marionnettes mécaniques et truffés d’effets spéciaux, rythmeront ce scénario 2014 qui s’annonce des plus déjantés.
Pour cette édition, le comité de pilotage du Carnaval a décidé de jeter les dates clés à la mer, d’inverser les rôles, les horaires, de multiplier les planètes et renverser la nôtre, afin d’éveiller les curiosités, d’échauffer les émotions et faire émerger quelques jubilations carnavalesques et festives. Le rendez-vous est naturellement donné au centre du monde, « à l’envers », vous aurez deviné, sur Vieux-Port de Marseille.
«Le Monde à l’envers » envahira la ville, samedi 12 avril 2014 :
– de 14h30 à 16h30 : Défilé du Quai de Rive-Neuve jusqu’à l’Hôtel de Ville
– de 14h45 à 16h45 : Animations, spectacles et final sur le Port
