Publié le 25 novembre 2017 à 22h56 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h48
« L’union fait la force« , l’adage ayant fait ses preuves trouve preneurs. Et ce vendredi 24 novembre, au Palais de la Bourse de Marseille, de nombreux représentants du monde économique ont assisté, à la signature d’un accord de partenariat en faveur l’emploi, entre le Département des Bouches-du-Rhône et la CCI Marseille Provence. «Le Département est totalement engagé pour remporter le défi de l’emploi. A cet effet, nous avons souhaité engager une démarche forte, en nous appuyant sur des partenariats historiques, celui avec la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence en fait pleinement partie. C’est dans cette optique, avec à cœur des objectifs, que la signature de cette convention scelle la poursuite de notre collaboration et franchit un nouveau seuil dans l’échelle du jeu collectif», affirme Martine Vassal, la présidente du département. Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIMP se félicite pour sa part: «Nous recevons la Présidente du département et la première vice-présidente de la métropole pour gagner la bataille de l’emploi, un enjeu qui nécessite un jouer collectif élargi. La Chambre et les entrepreneurs entendent dans ce sens mettre leur expertise et leur expérience au service de l’emploi, enjeu déterminant pour le développement économique et notre territoire. Cette convention doit permettre de lever des freins à l’emploi, favoriser des passerelles entre les jeunes et l’entreprise et enfin anticiper efficacement les mutations de nos métiers et filières». «Nous voulons bâtir, ajoute-t-il, un territoire attractif, entrant dans le Top 20 des grandes métropoles. Nous entendons de même fournir à nos entreprises, de toutes tailles, de tous les secteurs, les conditions nécessaires à leur performance, leur développement». Pour cela, il préconise: «Militons pour un territoire lab, pour le droit à l’expérimentation. Voyons grand, voyons efficace, pour l’économie et l’emploi ».
Martine Vassal avoue: «Je ne voulais pas signer cet accord, tant pour moi l’action doit être première mais, Jean-Luc Chauvin m’a convaincue de l’importance de cet acte.» Considère qu’: «il nous faut, en effet, mettre fin au paradoxe que connaît ce territoire qui dispose de nombreux atouts, d’un dynamisme dont nous pouvons être fiers et, dans le même temps, les indicateurs sociaux et économiques ne cessent de susciter une grande préoccupation et interrogation. Pourquoi avec de tels atouts connaissons-nous autant de chômage, de pauvreté, de précarité? » Annonce que le taux de chômage vient d’augmenter, «passant à 9,4%, sur la métropole, deux points au dessus de la moyenne nationale». Mais, lance la Présidente: «Nous ne baissons pas les bras. Nous travaillons. J’ai d’ailleurs pour ambition d’atteindre zéro chômeurs. Je sais que c’est illusoire mais c’est ce vers quoi il faut tendre. Et, si avec la Loi NOTRe nous avons perdu la compétence économique nous continuons à travailler sur ce dossier fondamental car les citoyens que nous rencontrons ne cherchent pas à savoir quel type d’élus ils ont en face, ils veulent des solutions. Et, si nous échouons, la population se réfugiera dans l’abstention ou le vote populiste, à droite comme à gauche».
«Anticiper, former et connecter»
Un programme d’actions articulé autour de 3 thématiques : anticiper, former et connecter est présenté. Jean-Luc Chauvin considère qu’il faut «anticiper les mutations territoriales au plus près du terrain en décodant les besoins des filières pourvoyeuses d’emplois et traduisant les tendances lourdes auxquelles le territoire doit se préparer pour répondre aux attentes des entreprises, porteurs de projets et investisseurs qui font confiance au territoire.» Parmi les actions engagées, il est question d’une étude et d’un observatoire de l’emploi «décrivant par filières et bassins d’emploi, de façon synthétique et précise les enjeux des entreprises, secteurs et filières observés (numérique, santé, aéronautique, maritime transport logistique, art de vivre et tourisme, environnement et énergie, services à la personne, BTP et sécurité).» Il s’agira ici pour la CCIMP de donner les clés au Département «pour déployer le plus finement possible les actions à mettre en œuvre sur la base des compétences dont il dispose». Au niveau de l’innovation, Martine Vassal considère: «Il faut des idées, de l’argent, de l’agilité, accepter de prendre des risques, accepter l’échec. Le voyage que nous venons de réaliser à Miami est très instructif en ce sens. Mais le nombre de SDF que nous avons vu montre aussi les limites de l’exercice» Il faut également, poursuit Jean-Luc Chauvin: «Mesurer l’impact emploi des grands projets du territoire. Étudier les autres territoires et déceler des dispositifs performants et innovants pour ne plus perdre le temps à inventer des solutions déjà opérantes et éprouvées sur d’autres territoires.»
En matière de formation, sous l’impulsion du Département, la CCIMP s’engage à nourrir et accompagner deux publics spécifiques confrontés à l’enjeu de l’emploi, à commencer par deux maillons essentiels de la chaîne : les formateurs et accompagnateurs de l’emploi qui agissent au quotidien auprès des demandeurs et, les collégiens de 3e afin qu’ils maîtrisent les attentes du marché de l’emploi au plus tôt dans leur cursus. Martine Vassal note: «Nous avons lancé le Plan Charlemagne pour les collèges, installé le numérique, travaillé sur bien-vivre ensemble. Il faut également changer l’image de nombreux métiers, simplifier l’apprentissage».
Un enjeu à la fois entrepreneurial et citoyen
Il est également question de promouvoir auprès des entreprises les stages des élèves de 3e. Avec un objectif clairement défini de 100 offres d’emplois publiées sur la plateforme dédiée par le Département aux stages des élèves de 3e. De son côté la CCIMP s’engage à mobiliser les entreprises «pour qu’elles participent pleinement à l’éveil au marché de l’emploi, ses codes, ses attentes et ses règles. Un enjeu à la fois entrepreneurial et citoyen», indique Jean-Luc Chauvin. Enfin être connecté, Martine Vassal annonce que «d’ici 2020 nous aurons couvert l’ensemble du territoire en fibre optique. Je viens d’ailleurs de rappeler cet engagement à Orange». Être connecté, c’est aussi la mobilité: «il faut avancer rapidement sur cette question et lorsque j’entends la SNCF et les délais qu’elle annonce j’avoue ne pas être rassurée», ironise-t-elle. Elle déplore d’autre part que l’État n’ait pas pour l’instant respecté ses engagements financiers sur la Métropole. Enfin Martine Vassal insiste sur l’importance qu’elle accorde au commerce: «il faut revitaliser les centre-villes, je vais faire une annonce en ce sens la semaine prochaine».
Michel CAIRE