Publié le 30 septembre 2016 à 9h52 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h37
Le Forum Smart City Marseille 2016 c’est parti pour une 2e édition ! La manifestation met à l’honneur le numérique comme accélérateur de la métropole. Et c’est par des ateliers de co-création que tout a commencé ce jeudi 29 septembre. Il a été question de loisirs, de tourisme, de ville hub de French Tech, de cinéma… un ensemble de secteurs dans lesquels la métropole ne manque pas d’atouts. Mais autant de potentialités qui sont freinées par une insuffisance en matière de transports, de logements… Des potentialités qui ont aussi besoin de sécurité, de tranquillité publique et, d’une conscience de sécurité pour se développer. C’était là l’objet du premier atelier qui réunissait Bernard Blez, directeur adjoint du Engie Lab Crigen, du général Galtier, commandant de la région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la gendarmerie pour la zone de défense et sécurité Sud, Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire de Marseille et vice-présidente de la région Paca en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance et Thierry Chicha, cofondateur de voisinsvigilants.org.
Le général Galtier ne manque pas de signifier que la gendarmerie s’inscrit totalement dans une logique de smart city. «La gendarmerie a toujours été intéressée par les nouvelles technologies. Tout un travail est accompli au niveau de la gendarmerie scientifique afin de chercher des preuves et, depuis l’an dernier, nous développons le gendarme numérique, Lille puis la Bourgogne ont été équipées. Il s’agit d’une tablette qui permet de savoir en temps réel où des faits se produisent et où sont nos équipes. Et, lorsque nous nous voulons savoir si une personne est inscrite dans un fichier, cela prend un temps très long, avec cette tablette, qui interroge successivement les fichiers, nous avons les réponses en quelques minutes, sans qu’il y ait croisement de fichiers». Précisant immédiatement: «Ce dispositif a bien évidemment été validé par la CNIL». Il ne manque pas de faire le lien avec l’Opération tranquillité Vacances, ce service de sécurisation mis en œuvre par la gendarmerie et la police au bénéfice de ceux qui s’absentent pour une certaine durée. «Les vacanciers s’assurent ainsi de la surveillance de leur domicile, à travers des patrouilles organisées par les forces de l’ordre dans le cadre de leurs missions.», est-il expliqué.
Les bénéficiaires de ce service sont assurés d’être prévenus en cas d’anomalie – soit en personne, soit par une personne de confiance résidant à proximité du lieu d’habitation : tentatives d’effractions, effractions, cambriolages. Informés, les victimes et leurs proches restés sur place, sont en mesure d’agir au plus vite pour limiter le préjudice subi : remplacement des serrures, inventaire des objets volés, contacts avec la société d’assurance, etc.
Thierry Chicha rappelle que voisinsvigilants.org est «le premier réseau de voisins en France et en Belgique. Un réseau qui comprend deux volets, la sécurité, 80% de l’activité, mais aussi la convivialité». Il en explique le fonctionnement: «L’inscription est gratuite. Nous vérifions l’adresse de la personne. Une fois cela fait, la personne peut prévenir, lorsqu’elle doit s’absenter, un voisin afin qu’il vienne prendre le courrier, éclairer la lumière de temps en temps. Le réseau est aussi acteur de lien social avec un journal du quartier, des petites annonces…». «Dans ce cadre, poursuit-il, nous avons des villes partenaires. lorsqu’un problème se pose la commune est informée, un agent se déplace et fait un retour sur son intervention. On rassure ainsi les gens car, si l’insécurité est un vrai problème, il en existe un plus grand: le sentiment d’insécurité».
«Notre politique de tranquillité publique vise à refaire du citoyen un acteur de la sécurité»
Caroline Pozmentier-Sportich salue l’initiative de voisinsvigilants: «Nous changeons de culture et une telle expérimentation est intéressante. D’autant que notre politique de tranquillité publique vise à refaire du citoyen un acteur de la sécurité. Et il faut être prudent sur les fichiers. L’État doit être dans la boucle pour garantir le droit à la vie privée des personnes». Et de rappeler: «Nous avons à Marseille le PC de la police municipale et, il est contacté quotidiennement; la vidéo-protection, les marins-pompiers et, également, le service « Allo Mairie » font qu’une veille constante existe dans notre ville. Mais, encore une fois, nous avançons sur une voie étroite où nous avons besoin de l’intervention citoyenne pour garantir la sécurité tout en étant conscient que nous sommes les garants des libertés». Enfin, elle évoque ces aides européennes qui sont demandées pour la mise en place du Big Data de la tranquillité publique,«un dossier que nous travaillons avec le pôle Solutions Communicantes Sécurisées, l’université et, qui devrait être fonctionnel d’ici un an».
Bernard Blez montrera pour sa part que la notion de tranquillité publique et la vie sociale «couvre un large pan de notre quotidien» en évoquant une question liée à l’environnement: «Nous avons mis en place une application avec l’université de Singapour. Elle invite les étudiants à réaliser des gestes respectueux de l’environnement, qui permettent de réduire la consommation d’énergie de façon ludique et les résultats sont là».
Michel CAIRE