Publié le 17 avril 2019 à 22h37 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 12h41
Le gouvernement a décidé d’interdire «par précaution» la mise sur le marché français des denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane (TiO2, un additif connu sous le nom d’E171) dès le 1er janvier 2020, annonce un communiqué conjoint des ministères de l’Écologie et de l’Économie, ce mercredi 17 avril. Le texte évoque notamment les «incertitudes résiduelles pour garantir la sécurité de l’utilisation de cet additif». Il ajoute qu’«aucune dose journalière admissible n’a pu être fixée pour cet additif, en raison du manque de données».
Un arrêté a été signé et sera publié «dans les meilleurs délais», précise encore le communiqué. «L’additif E171 bénéficiant d’une autorisation délivrée au niveau de l’Union européenne, cet arrêté sera notifié dès signature à la Commission européenne et aux autres États-membres, qui se réuniront dans un délai de 10 jours pour examiner cette mesure», indiquent encore les ministères. Ce colorant est présent dans de nombreux produits, comme les confiseries, les dentifrices, les cosmétiques ou les médicaments. L’arrêté ne concerne que les denrées alimentaires, insiste bien le ministère de la Transition écologique. «Pour l’heure, ce mouvement n’est pas envisagé pour les dentifrices, cosmétiques et médicaments.»
Cette substance contient des nanoparticules – d’une taille inférieure à 100 nanomètres, facilitant leur pénétration dans l’organisme- ce qui soulève l’inquiétude depuis plusieurs années des associations de défense des consommateurs et de l’environnement. Dans un rapport remis lundi, l’Anses avait recensé 25 nouvelles études publiées depuis 2017, dont certaines ont fait état de «modification de mécanismes biologiques cellulaires chez la souris ou des anomalies du développement chez des invertébrés», provoqués par l’additif E171. Selon l’Anses, il fallait donc «limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement» à cet additif en le remplaçant par «des produits dépourvus de nanomatériaux, sûrs et équivalents, en termes de fonction et d’efficacité». La date du 1er janvier 2020 pour une interdiction laisserait un peu moins de neuf mois aux industriels pour trouver des alternatives au dioxyde de titane…