Publié le 3 septembre 2019 à 12h03 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 12h38
C’est l’une des priorités affichées de l’exécutif et l’événement qui mobilisera une partie de l’action gouvernementale pour les trois prochains mois. Le Grenelle contre les violences conjugales s’ouvre ce mardi 3 septembre sous les auspices du Premier ministre. L’initiative est très attendue: selon le décompte de diverses associations, 101 femmes ont déjà été tuées depuis janvier par leur mari, compagnon ou ex-conjoint, sans compter les victimes violentées. Si l’ouverture du Grenelle a lieu ce mardi, c’est notamment parce que la date retenue a la vertu d’une piqûre de rappel: 3 septembre 2019, soit 3-9-19 ou 3919, le numéro servant à contacter 24 heures sur 24 la plateforme dédiée au signalement des violences faites aux femmes. Ce sommet national prendra fin le 25 novembre prochain. Là aussi, il faut regarder vers la symbolique. Le 25 novembre marque en effet la journée mondiale de l’élimination des violences faites aux femmes.
Des proches de victimes parmi les invités
80 personnes se rendent ce mardi à l’Hôtel Matignon. Parmi elles, des acteurs du monde associatif, mais aussi des magistrats, des représentants des forces de l’ordre, des ministres, dont la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, des victimes et des proches de victimes, comme la famille de Julie Douib, tuée il y a six mois par son excompagnon. Si toutes les femmes battues ou les proches de femmes tuées n’ont pas été conviées, Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a rappelé ce mardi qu’elle les recevrait dès jeudi lors des portes ouvertes de son ministère. La secrétaire d’État se déplacera également en régions où 90 Grenelle sont organisés en parallèle.
Une première journée suivie de 3 séquences
Matignon connaîtra plusieurs temps forts ce mardi. Tout d’abord, Édouard Philippe prendra la parole pour un discours, suivi par des proches de victimes de violences conjugales. Des groupes de travail seront ensuite constitués afin de réfléchir à des thématiques précises dont, comme le cite LCI, les violences à l’encontre de femmes handicapées, les plus touchées par le phénomène, ou les violences dans l’Outre-Mer. Ils se réuniront ponctuellement jusqu’au 25 novembre. Les travaux s’organiseront jusque là en trois séquences. Durant la première période, il s’agira de s’employer à prévenir les passages à l’acte. La deuxième s’intéressera à la prise en charge, dont la question de l’hébergement des victimes fuyant les sévices, tandis que la dernière examinera celle des sanctions et de la formation des policiers et gendarmes.