Publié le 26 novembre 2015 à 13h02 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h45
Le Laboratoire Départemental d’Analyses (LDA) 13 situé au cœur du technopôle de Château-Gombert à Marseille (13e) vient d’être agréé par le ministère de l’Agriculture pour la recherche de la bactérie Xylella Fastifiosa. Un laboratoire « pilote » pour préserver les Oliviers de Provence.
Elle s’appelle Xylella Fastifiosa, c’est une bactérie fastidieusement compliquée et très nuisible pour les Oliviers. Mais pas uniquement. Car pouvant s’attaquer à divers végétaux elle peut ensuite se propager facilement. Elle a fait ainsi de gros dégâts dans l’Italie du Sud au point qu’un certain nombre de mesures ont été imposées dès 2015 par la Commission Européenne pour empêcher sa propagation à d’autres pays.
En France le ministère de l’agriculture s’est saisi du problème, des enquêtes, des prélèvements ont été réalisés via les Chambres d’agriculture auprès des producteurs, mais aussi dans le domaine de la commercialisation de ces arbres très prisés pour l’aménagement des jardins, des communes. L’olivier c’est l’âme de la Provence, quant à l’huile d’olive c’est aussi une source économique non négligeable pour la région Sud qui représente 63% des surfaces oléicoles françaises. La décision a donc été prise, dès le printemps dernier, de développer, au sein même du Laboratoire Départemental d’Analyses (LDA) agissant depuis 2007 dans divers domaines (surveillance alimentaire, vétérinaire, de la qualité des eaux et la surveillance végétale), une structure adaptée à la détection par analyses de cette bactérie. Le LDA 13 vient donc d’être agréé par le ministère de l’Agriculture pour la recherche de cette bactérie après la formation de 6 techniciens et la mise en conformité des laboratoires chargés de cette mission.
«Être à proximité des lieux d’exploitation»
L’obligation de mettre en quarantaine cette bactérie, cela se pratique dans des locaux sécurisés qualifiées de salle blanche pour les différentes étapes de sa mise en évidence. Ce sont ces locaux que Martine Vassal, présidente du Conseil Départemental a, d’une certaine manière, inaugurés ce mercredi 25 novembre, en les visitant accompagnée d’Isabelle Martel, directrice du LDA, d’élus, Lucien Limousin, Brigitte Devesa, déléguée à la Santé, d’Olivier Nosles (Afidol), des représentants de la Chambre d’Agriculture. «Cette proximité avec les lieux d’exploitation des oliviers était indispensable, a-t-elle précisé. J’ai donc fait le choix de conserver cet outil très utile qu’est le LDA – alors que d’autres départements n’en ont pas – et d’investir dans des travaux pour protéger un important secteur de l’économie agricole».
Avec une bactérie aussi dévastatrice qui peut atteindre également les amandiers, les lauriers roses mais aussi des essences forestières (Chênes…) , c’est un peu une course contre la montre qui s’est engagée.
Le ministère de l’Agriculture a lancé un plan de surveillance au niveau national, des enquêtes sur place sont pratiquées par des organismes mandatés. A ce jour le LDA 13 à reçu environ 400 échantillons. Il fait désormais partie des quatre laboratoires en France agréés pour réaliser ce type d’analyses. «Dans le département des Bouches-du-Rhône, aucune détection de la bactérie sur l’olivier n’a été observée, mais un réseau de vigilance renforcée est mis en place sur tout le territoire», indique le LDA 13. Pour l’heure, aucun cas n’a été notifié en Corse ou en Paca où une vigilance renforcée est de mise. Quant à l’alerte lancée en septembre à Nice, Mandelieu et Saint-Laurent-du-Var lorsque la présence de Xylella Fastidiosa avait été constatée sur des Polygala à feuille de myrte, les analyses complémentaires effectuées ont finalement mis en évidences une sous-espèce de la bactérie « tueuse d’olivier » non connue pour provoquer des pertes sur les oliviers.
Xylella Fastidiosa est une bactérie très dévastatrice avec peu de solutions phytosanitaires pour s’en protéger et des symptômes difficiles à identifier. L’absence de traitements efficaces ne faisant que compliquer le problème. A ce jour, quatre laboratoires en France dont le LDA 13 sont agréés pour en réaliser les analyses.
Christine LETELLIER