Publié le 22 mars 2021 à 17h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h44
Pierre Velsch va fêter ses 95 ans ce 27 mars 2021. Né à Alger le 27 mars 1926, il est, avec le Grenoblois Henri Fabre, l’un des deux derniers Commandos d’Afrique ayant participé au Débarquement de Provence en gravissant, avec ses compagnons, le Cap Nègre dans la nuit du 14 au 15 août 1944. Il n’avait que 18 ans !
La passion intacte de faire perdurer l’Histoire
Toujours bon pied bon œil, dès que le jour se lève, il ne déroge pas à sa marche quotidienne dans les rues du Lavandou, adopté en 1995, avec sa chère Lucienne épousée à Alger, qui lui a donné deux enfants Martine et Richard. Quatre petits-enfants et deux arrières-petits-fils entourent aussi leur « pépé », tellement riche d’une extraordinaire aventure pour la reconquête de la France. Il sait faire revivre et conter avec passion ce que vécut ce régiment, bien souvent oublié dans les récits historiques, et les épopées de combats. Une mémoire qui ne lui fait jamais défaut et dont il a su faire profiter de nombreux écoliers, lycéens des communes varoises ou lors de conférences jusqu’à l’annonce d’une actuelle autre guerre par le président Macron, celle contre le Coronavirus !
La mémoire vivante du débarquement de 44
Avec l’association «le Souvenir Français », il a fait revivre à de nombreuses jeunes générations le cheminement du débarquement de 44 et de cette belle page d’Histoire, qui a ouvert les voies de la liberté. Il espère bien pouvoir reprendre ce devoir de mémoire lorsque reviendront des jours meilleurs.
Masqué, le fier soldat est toujours au garde-à-vous lorsqu’il s’agit de son amour pour le Lavandou : «Il y a eu bien sûr ce souvenir de la libération qui reste en moi, mais j’ai pu aussi apprécier ce village du Var en y étant quelques temps en convalescence à la Calanque, gérée alors par la Croix-Rouge pour les Commandos ayant besoin de repos. Pour l’anecdote, j’avais eu les pieds gelés dans les Vosges en poursuivant le combat jusqu’à la frontière allemande. J’ai eu envie d’y revenir un jour». Une envie qui est au final devenue une réalité quelques années après.
La fierté de la Légion d’Honneur
Le Commando poursuit son récit : «A la fin de la guerre, j’avais repris ma vie professionnelle à la Banque d’Alger jusqu’à l’indépendance de 1962, quand, avec ma famille nous avons alors gagné Paris. J’ai pu être embauché à la Banque de France. C’est en 1980 que nous avons pris la route du Var où nous avons pu trouver à nous loger à Toulon, avant de nous installer au Lavandou en 1995. Depuis, j’y vis heureux».
Durant sa brillante carrière militaire, de nombreuses médailles de reconnaissance ont été attribuées à Pierre Velsch : Médaille militaire, Croix de guerre, Croix du combattant volontaire… Mais ce dont il est très fier, c’est d’avoir été élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur. Distinction remise en 2014 par le Ministre Frédéric Cuvillier. Aujourd’hui, il manque à ce libérateur le grade bien mérité de Commandeur. Ce qui ne devrait pas laisser insensible le président de la République, qui a salué cet engagé volontaire, lors des manifestations de la Libération à Bormes-les-Mimosas.
Francine MARIE