Législatives. Benoît Payan, maire de Marseille : « Surtout il ne faut pas décevoir »

Benoît Payan, le maire de Marseille -divers gauche (Printemps Marseillais)-, était l’invité de franceinfo ce mardi 9 juillet. Occasion pour lui de revenir sur les législatives, d’appeler à l’humilité, de juger que le Premier ministre doit être une force tranquille, un socialiste, d’ouvrir la porte à des macronistes, et de mettre en garde: «Il ne peut être question de décevoir les Français». Il affirme par ailleurs n’avoir aucune ambition ministérielle : « Je suis amoureux de ma ville».

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Benoît Payan, maire de Marseille (Photo Joël Barcy)

Benoit Payan revient sur la constitution du Nouveau Front Populaire : « Il n’y avait pas d’autre alternative que l’union alors que le RN était aux portes du pouvoir. Nous n’avions pas le droit de jouer avec le feu ». Interrogé sur son rôle il répond : « J’ai essayé de peser de tout mon poids pour que cette union soit équilibrée, qu’il n’y ait pas d’hégémonie comme nous en avions pris l’habitude. Puis il y a eu les résultats du second tour. Et je n’ai toujours pas entendu le Président s’exprimer après une élection aussi importante lui à qui il n’avait fallu que quelques minutes pour s’exprimer après les européennes jugeant le résultat tellement important qu’il fallait dissoudre l’Assemblée.»  Pour lui, les résultats sont là : « Ils sont très clairs, nous avons trois blocs à l’Assemblée». Il précise : « Le NFP est arrivé en tête sans avoir la majorité absolue. Cela nécessite d’autant plus d’humilité que des élus siègent grâce à des voix d’électeurs qui ne voulaient pas du RN. Il faut d’ailleurs que les amis du Président fassent de même, ils ont été élus avec des voix socialistes, communistes… des voix qui voulaient faire barrage au RN. »

Pour le maire de Marseille, il revient à la coalition, arrivée en tête, de présenter au chef de l’État un chef de gouvernement et un gouvernement. Il met en garde : « Si le chef de l’État demande à ceux qui ont perdu (Ensemble et LR) de se mettre ensemble et de gouverner il pourrait trouver une coalition assez large mais cela n’irait pas dans le sens de l’histoire ». Et il réaffirme que le Premier ministre doit être issu du Nouveau Front Populaire en précisant : « Pour ma part je ne dis pas avec mon programme, tout mon programme. Mais il y a des choses sur lesquelles je ne veux pas transiger c’est la réforme des retraites et l’augmentation du Smic. »

Pour Benoit Payan : «Le pays a besoin de rassemblement pas de chaos. Il faut du calme, de la détermination, être capable de discuter avec tout le monde. Il faut répondre aux attentes de ces millions de gens qui espèrent vivre mieux , vivre bien de leur travail, faire vivre leur famille, avoir la possibilité de déménager ». Et lorsqu’on lui demande ce qu’il pense des propos de Jean-Luc Mélenchon qui signifiait que le futur Premier ministre devait être issu des rangs de LFI, la réponse fuse : « C’est de la tambouille qui ne m’intéresse pas. Mélenchon se trompe doublement. Premièrement il devrait laisser les députés se débrouiller et, deuxièmement il n’y a aucune raison pour que ce soit un Insoumis plutôt qu’un autre. »

Concernant les Bouches-du-Rhône, il indique : « Le RN obtient 11 députés sur 16. C’est terrible. Ce parti progresse quand on ne répond plus aux aspirations de la population, quand les personnes se sentent déclassées, ont peur, ne se sentent pas en sécurité ». Et de considérer que «la Gauche a sa part de responsabilité car elle s’est segmentée alors que la question est la répartition de la richesse dans ce pays. On ne peut pas avoir des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres ». Interrogé sur la question migratoire il assène : « C’est toujours la même rengaine. Il y a une migration illégale qui effraie. Des personnes qui n’ont jamais vu un migrant dans leur village voit des reportages à la télé. Pour ma part ma position est claire. Il faut appliquer les règles et il faut aider les pays à se développer car ce n’est pas en montant des murs que l’on résoudra les problèmes » Et il faut, selon lui, « accueillir mieux, pas d’avantage». Il juge enfin que le quinquennat et l’inversion des calendriers « ont été des erreurs funestes ».

Michel CAIRE

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