Laurent Lhardit, adjoint à l’économie du maire de Marseille est l’adversaire du RN dans la 2e circonscription de Marseille où il bénéficie du retrait de la députée sortante Renaissance Claire Pitollat. Entretien
Destimed: comment se déroule cette campagne du second tour ?
Laurent Lhardit : Elle est intense, elle change de nature puisque je deviens le candidat d’un front républicain face à la dangereuse candidature du RN. Au-delà, je reste le candidat d’un projet porteur d’espoir pour battre le RN. En tant qu’adjoint à l’économie et à l’emploi du maire de Marseille, je connais les souffrances du tissu social et économique et je sais que si le RN surfe sur cela ce n’est pas lui qui a les réponses, tout au contraire il ne fera qu’aggraver la situation et diviser. Alors, cette semaine j’entends, porteur des valeurs de démocratie et des valeurs sociales, rassembler les démocrates pour faire face à la haine et la division.
Justement Claire Pitollat, la députée Renaissance sortante s’est désistée en votre faveur que cela vous inspire-t-il ?
Plus qu’un désistement il s’agit d’un soutien qui m’honore et m’oblige. Claire Pitollat est engagée sur des valeurs humanistes, républicaines, en faveur du développement économique, du progrès social et de l’environnement, des valeurs dans lesquelles je me retrouve pleinement.
Mais comprenez-vous que, pour certains, Jean-Luc Mélenchon et LFI représentent un repoussoir ?
Écoutez, je reste celui que je suis, quelqu’un qui a adhéré au PS quand Michel Rocard a été Premier ministre. Je ne peux que répéter cela. Que rappeler que j’ai la chance de faire équipe avec une suppléante remarquable, Marie Hélène Amsallem, une assistante médicale engagée dans le mouvement citoyen Mad Mars, élue à la mairie de secteur des 6/8 qui a toujours fait preuve de la plus grande des déterminations en faveur du progrès social, contre le racisme et l’antisémitisme. Elle a, comme moi, chevillé au corps les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Et comme cela a toujours été le cas dans ma vie je ne transigerai jamais sur les valeurs fondamentales.
Quel regard portez-vous sur les électeurs du RN au premier tour ?
Une partie d’entre eux sont des racistes, xénophobes mais j’ai envie de dire aux autres que je comprends leur colère, leur mal vie, leurs inquiétudes mais, ils se trompent de bulletin avec celui du RN et ils oublient ou ignorent l’histoire, les souffrances, les tragédies que signifient l’extrême droite au pouvoir. Pour ce qui me concerne j’étais étudiant à Lyon lors du procès Barbie : un procès qui a permis à nombre de personnes de comprendre les enjeux de l’histoire. Face au désespoir, aux peurs, je porte l’espoir d’un meilleur pouvoir d’achat, de la possibilité de vivre correctement de son labeur, de reprendre le contrat social qui était au cœur du Conseil national de la résistance avec les retraites, la sécurité sociale. Et, au-delà, élu, je me battrais contre l’absence des services publics qui touchent la ruralité mais aussi nos quartiers.
Propos recueillis par Michel CAIRE