Publié le 20 mai 2017 à 20h22 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h06
Pierre Dharréville, secrétaire départemental du Parti Communiste dans les Bouches-du-Rhône, dénonce le «gâchis» que représente la stratégie du leader de La France insoumise. En présentant des candidats dans toutes les circonscriptions de Marseille, alors que le PCF s’est retiré au profit de La France insoumise dans quatre d’entre elles, Jean-Luc Mélenchon n’est plus en odeur de sainteté chez les communistes.
Pierre Dharréville est intervenu lors d’une conférence de presse afin d’évoquer «la décision de Jean-Luc Mélenchon de présenter des candidats de son nouveau parti politique dans toutes les circonscriptions de Marseille et dans la quasi-totalité des circonscriptions du département.» Regrettant qu’«au lieu qu’au lieu d’arriver ici avec la volonté de rassembler les forces disponibles, Jean-Luc Mélenchon donne l’impression de mépriser celles et ceux qui ne l’ont pas attendu pour mener bataille». Indiquant: «Depuis le soir du premier tour de l’élection présidentielle, nous entendons trop qu’il y a de la déception chez celles et ceux qui ont voté pour lui et qui l’ont soutenu». Pierre Dharréville dénonce «une démarche hégémonique» et considère : «Il vaudrait mieux se situer en rassembleur, produire des gestes de reconnaissance et de respect qui sont la marque des grands. Car dans cette course en solitaire se préparent de sérieuses déconvenues». Et de fustiger: «Les communistes ne sont pas les seuls, mais ils sont au premier rang de ceux qui reçoivent ce mépris à la figure».
Rappelle: «Nous avons renoncé à présenter un candidat afin de venir conforter une candidature déjà décidée unilatéralement. Nous avons choisi de mener campagne pour cette élection à fonds perdus sans être associés à son organisation. Les élus communistes de notre département ont parrainé la candidature de Jean-Luc Mélenchon dans leur grande majorité, comme cinq années auparavant». Expliquant que «la seule boussole qui vaille pour nous, ce n’est pas en soi de viser un score, c’est la passion farouche de victoires populaires, l’ambition viscérale d’être utile dès aujourd’hui le plus fort possible dans la vie quotidienne.» Le Secrétaire départemental du PCF13 d’insister: «Si Jean-Luc Mélenchon a pris notre attitude pour de la faiblesse, il s’est trompé» et de s’interroger: «Que cherche-t-il ? Pourquoi ne construit-il pas la plus large dynamique possible pour le meilleur résultat aux législatives et pour le meilleur rapport de force ? Considère-t-il qu’aucune autre force que la sienne ne mérite d’exister ?» Il émet donc l’hypothèse qu’«il ne veut pas d’alliés». Et d’indiquer que la seule chose que Mélenchon ait annoncé: «C’est qu’il il n’y aurait pas de candidat dans la 13e circonscription : c’est bien, c’est peu, il était temps. Et nous nous emploierons cependant avec plaisir à rassembler toutes les énergies sur place». Et pourtant, ajoute-t-il: «il eut été si facile de se montrer à la hauteur en retirant des candidats ailleurs dans une forme de réponse à notre acte, comme dans la 7e circonscription, par exemple, où Jean-Marc Coppola incarne l’alternative mieux que quiconque, ou dans la 5e, où l’ancienne sénatrice communiste Isabelle Pasquet se présente, dans la 10e, où un syndicaliste gardannais Eric Sordet, porte nos couleurs, ou encore dans la 11e où un maire qui a parrainé Jean-Luc Mélenchon, André Molino, est candidat. Ne pas le faire, c’est prendre la responsabilité, le risque de sacrifier des victoires, de possibles députés, des points d’appui pour se défendre… C’est contraire aux intérêts populaires. Car l’enjeu n’est pas l’élection d’untel ou d’une telle, c’est d’envoyer le plus grand nombre de parlementaires progressistes à l’Assemblée». Pierre Dharréville souhaite, en conclusion que «notre département envoie le plus grand nombre de parlementaires de la gauche de transformation sociale à l’assemblée, parmi lesquels de nombreux communistes. Pour y faire résonner les aspirations populaires, la voix de Marseille et des Bouches-du-Rhône».
L’intégralité de la déclaration de Pierre Dharréville
Mesdames et messieurs, Depuis le soir du premier tour de l’élection présidentielle, nous entendons trop qu’il y a de la déception chez celles et ceux qui ont voté pour lui et qui l’ont soutenu. Car la dynamique du 23 avril déborde largement le cadre d’un Parti et dépasse la personne de Jean-Luc Mélenchon. Cette démarche d’hégémonie, doublée de tentatives de débauchage et de pressions voulant soumettre et faire renier leur engagement à des militants en les obligeant à signer une charte établie par une autre organisation politique que la leur et à se réclamer d’elle devant les autorités, ne produira pas de résultats positifs. Il vaudrait mieux se situer en rassembleur, produire des gestes de reconnaissance et de respect qui sont la marque des grands. Car dans cette course en solitaire se préparent de sérieuses déconvenues. J’ai également entendu hier (jeudi) cette question : « Où y a -t-il un candidat de la France insoumise soutenu par la direction du PC ? » J’ai bien cherché et j’ai trouvé la réponse : A Marseille ! Malgré le fait que la France insoumise n’a pas souhaité d’accord avec nous, alors que nous, nous le souhaitions, contrairement à ce qui se dit. Je souhaite que notre département envoie le plus grand nombre de parlementaires de la gauche de transformation sociale à l’assemblée, parmi lesquels de nombreux communistes. Pour y faire résonner les aspirations populaires, la voix de Marseille et des Bouches-du-Rhône. |